Impact de la contamination radioactive à Tchernobyl réanalysé

Timothy A. Mousseau et Anders Pape Møller sont des spécialistes de la zone interdite de Tchernobyl où, pendant des années, ils ont étudié l’impact de la radioactivité sur la faune et la flore. Pour évaluer les niveaux de contamination, ils se sont contentés du niveau de dose ambiant, simple à mesurer. Dans une étude effectuée en commun avec une équipe de l’IRSN, l’exposition de 12 espèces de mammifères a été réévaluée afin de mieux déterminer l’impact de la contamination radioactive. Cette étude publiée en août dernier, et disponible en libre accès, fait l’objet d’un article de vulgarisation dans le numéro de décembre 2020 de Scientific American. Un travail similaire avait été mené sur les oiseaux, comme nous l’avions rapporté.

Les données sur l’abondance des mammifères datent de 2009 et ont été obtenues à partir des traces laissées dans la neige sur 161 sites différents. A l’époque, les deux chercheurs avaient trouvé une plus faible abondance dans les zones avec les débits de dose les plus élevés (étude en accès payant, mais disponible à l’ACRO). Mais ces conclusions avaient été contestées par deux autres études (la première est en libre accès, et la deuxième en accès payant). L’évaluation de l’exposition était aussi rudimentaire dans ces deux études.

La réévaluation des doses reçues par les mammifères prend en compte leur mode de vie (régime alimentaire, déplacements…) comme pour les humains afin d’obtenir une dose plus réaliste. Ces calculs ont conduit à des valeurs plus élevées et les résultats confirment que l’abondance est plus faible là où l’exposition est la plus élevée. Or, comme ont l’habitude de le souligner Møller et Mousseau dans leurs exposés, ces animaux ne sont pas stressés par l’accident nucléaire, ils ne boivent pas et ne fument pas…

Les conclusions de l’article satisfont tous les auteurs. Timothy A. Mousseau et Anders Pape Møller voient les conclusions de leur premier article validées. L’IRSN montre que les effets néfastes apparaissent à des doses plus élevées que ce qui était écrit dans le premier article. Enfin, il apparaît qu’une dose 10 fois plus élevée entraîne une baisse de l’abondance de 60%

Fausses nouvelles et vrais mensonges sur Fukushima

Le Blog de Fukushima vient de publier une série en trois épisodes sur les nombreuses infox relatives à l’accident de Fukushima. Il s’agit d’un gros travail, très utile.

A lire :

Les autruches de Fukushima

L’Asahi consacre un article aux autruches de Fukushima, qui erraient dans la zone interdite après l’accident nucléaire.

Toshiaki Tomizawa, maintenant âgé de 81 ans, a ouvert un parc en 2001 avec 9 autruches, à 9 km de la centrale de Fukushima daï-ichi, dans la commune d’Ôkuma. L’idée était d’attirer les touristes. Le parc a grandi avec une trentaine d’oiseaux et un restaurant qui servait de la viande d’autruche. Puis, la catastrophe nucléaire est survenue.

Toshiaki Tomizawa a fui dans la province de Saïtama. Quand il est revenu 3 mois plus tard, la dizaine d’autruches restantes étaient devenues sauvages dans la zone interdite. Elles ont effrayé nombre de personnes qui retournaient chez elles récupérer des biens abandonnés.

Six d’entre elles ont été capturées et utilisées pour de la recherche. Elles sont restées dans la zone évacuée, car elles étaient trop contaminées, mais elles ont été enfermées dans leur enclos et nourries avec de la nourriture non contaminée. En mars 2012, quand cette recherche a commencé, elles rayonnaient à un niveau de 4,6 µSv/h. Les oiseaux ont été tués au bout d’un mois, de deux mois et demi, de neuf mois et demi et de quatorze mois pour mesurer leur contamination résiduelle. Le césium radioactif, qui se fixe plutôt dans les muscles, n’a commencé à diminuer de façon significative qu’au bout de 9,5 mois.

Pour l’annecdote, ces autruches ont plus intéressé les médias étrangers que les médias japonais. Toshiaki Tomizawa dit avoir été traité comme une célébrité quand il a voyagé en Australie ou en Indonésie.

L’ironnie de toute cette histoire réside dans son origine : c’est TEPCo qui a initié l’élevage d’autruches à la centrale de Fukushima daï-ichi en 1999, avec 4 oiseaux. Le but était de faire la promotion du nucléaire, car comme cette énergie, les autruches sont très productives : elles deviennent adulte en 2 ans avec un régime alimentaire pauvre. Elles atteignent une taille de 2 m et un poids qui dépasse les 100 kg. Une femelle pond ensuite jusqu’à 40 ans. Une brochure de l’époque expliquait que, de la même façon, une centrale nucléaire génère beaucoup d’énergie à partir d’une faible quantité d’uranium.

TEPCo a même eu l’idée de baptiser la centrale de Fukushima daï-ichi, la centrale Strauss (autruche en allemand). Mais, même les employés de la compagnie ne comprenaient pas…

L’élevage s’est révélé être plus compliqué que prévu. TEPCo a dû embaucher un vétérinaire pour en prendre soin. Une est décédée et les trois autres ont finalement été données à Toshiaki Tomizawa. Et l’Asahi de conclure cette histoire en expliquant que les autruches sont très productives, mais difficiles à exploiter, comme une centrale nucléaire !

Lien entre la formulation sanguine des macaques japonais et l’exposition aux rayonnements

Le Maïnichi rapporte deux études sur les macaques japonais vivant dans les territoires contaminés de Fukushima. La deuxième concerne des fœtus dont la croissance aurait été affectée par l’exposition aux rayonnements. Nous l’avons déjà signalée.

L’autre porte sur la formulation sanguine des macaques en lien avec l’exposition aux rayonnements et est publiée en libre accès sans Nature scientific reports. Là encore, ce n’est pas la première fois que de tels résultats sont présentés. Cette fois-ci, 95 macaques ont été capturés à moins de 40 km de la centrale nucléaire de Fukushima daï-ichi et entre 60 et 60 km de la centrale. Les premiers constituent le groupe exposé et les autres, le groupe témoin. Leurs lieux de vie sont indiqués par des croix sur la carte ci-dessous, extraite de l’article. Cette espèce de singe est sédentaire et omnivore.

La contamination en césium radioactif des muscles fémoraux des singes variait de 285 à 34 600  Bq/kg pour ceux qui vivaient en zone contaminée, et de 37 à 270 Bq/kg pour les autres. La quantité de cellules rouges et l’hématocrite étaient réduits chez les singes adultes exposés.

Les chercheurs ont aussi trouvé un lien entre l’exposition interne des macaques étudiés et  leur numérations leucocytaire et plaquettaire. En ce qui concerne la moelle osseuse, l’exposition interne affecte la numération des cellules myéloïdes, mégacaryocytaires et hématopoïétiques. Dans les deux cas, aucune corrélation significative a été trouvée avec l’exposition externe.

Rappelons que ces singes ne boivent pas d’alcool, ne fument pas et ne subissent aucun stress post-traumatique…

La taille et la croissance des singes de Fukushima affectées

La revue scientifique Scientific Reports de Nature vient de publier un article en libre accès sur des singes de la ville de Fukushima, situés à 70 km de la centrale nucléaire accidentée. Les auteurs ont mesuré les dimensions de 62 fœtus de macaques japonais et les ont pesés : 31 conçus avant la catastrophe nucléaire et 31 après. Il apparaît que les 31 fœtus conçus après ont une boîte crânienne plus petite par rapport à leur taille que ceux conçus avant et un poids plus faible.

Ces retards de croissance peuvent être dû au régime alimentaire des mères, mais les chercheurs n’ont trouvé aucune différence dans leur indice de graisse corporelle. Ils signalent qu’une modification du climat ou des nutriments pourrait avoir un impact, même si cela n’est pas mesuré, mais il n’était pas possible de trouver des singes abattus dans des zones voisines non-contaminées. Il n’y que dans la ville de Fukushima que des centaines de singes sont abattus.

Même si cette étude n’apporte pas de preuve définitive, les auteurs ne voient pas d’autre cause que la radioactivité pour expliquer ces retards de croissance. La quantité de césium dans la chaire des mères a été mesurée, toutes étaient contaminées à des niveaux très variables.

Comme nous l’avions déjà rapporté, cette même équipe de chercheurs avaient déjà montre que le système immunitaire des singes avait été affecté.

A noter que les singes de la ville de Fukushima ne souffrent d’aucun stress post-traumatique lié à la catastrophe nucléaire…

Voir Fukushima : visite à Minami-Sôma

Minami-Sôma est située le long du littoral, au Nord de la centrale de Fukushima daï-ichi.

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Une partie de la commune, située à moins de 20 km a été évacuée en urgence en mars 2011. Dans l’autre partie, située entre 20 et 30 km, la population a été mise à l’abri pendant une dizaine de jours. Les personnes qui pouvaient partir sont parties et celles qui n’avaient pas le choix ont été abandonnées. Le maire avait lancé un appel à l’aide émouvant le 24 mars 2011.

S’en était suivie une “recommandation” à évacuer la zone comprise entre 20 et 30 km, puis une levée de cette recommandation en 2011.

Pour la partie située à moins de 20 km, l’ordre d’évacuer a été levé presque partout en juillet 2016. Mais, au 1er août, à peine 400 personnes de ces zones sur plus de 10 000 seraient rentrées définitivement. Il reste encore des zones dites de “retour difficile” pour lesquelles il n’y a pas de retour prévu pour le moment.

Premières impressions

Dans la partie de la commune située au delà de 20 km, qui n’a pas été évacuée durablement, la situation est loin d’être “normale”. Le premier choc quand on arrive dans la commune est de voir toutes les rizières et les champs en jachère.

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Il y a bien quelques rizières en culture, mais c’est très rare.

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Puis, il n’y a presque personne dans les rues. On voit très peu d’enfants. En début et fin de journée, dans les “conbini”, ces superettes ouvertes 24h/24, il y a essentiellement des décontamineurs. Les bus de travailleurs s’y arrêtent les uns après les autres.

bus

C’est pareil dans les restaurants, hôtels… il n’y a quasiment que des hommes qui sont là pour travailler à la centrale ou à la décontamination. Il existe aussi un “Mobile-Inn” pour l’hébergement, fait de préfabriqués qui est visible sur Google-maps :

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Comme partout, dans les territoires contaminés, on voit des déchets en attente de traitement

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et des bornes de mesure de la radioactivité, supposées rassurer.

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Voici l’intérieur :

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Témoignages

L’ACRO était à Minami-Sôma avec Chikurin, notre laboratoire partenaire de Tôkyô, pour tester une caméra gamma utilisée pour repérer les points chauds résiduels après la décontamination. A voir ici en japonais, sur le site de Chikurin.

Chez A, un couple âgé dont la maison est située en lisière de la forêt, la décontamination s’arrête à quelques mètres :

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La caméra gamma a surtout repéré la contamination de la forêt environnante.

Devant la maison, habitée, un panneau, alerte les éventuels badauds :

panneau

Les habitants de la maison contrôlée sont partis deux ans. Cela fait quarante ans que le mari élève et observe, pour son plaisir, les têtards d’une espèce de grenouilles qui pondent leurs œufs dans les arbres (Rhacophorus arboreus).

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A leur retour, après deux années d’évacuation, il a observer une baisse significative du nombre d’œufs et de têtards, ainsi que des malformations.

Chez B., un couple âgé, la caméra gamma a repéré une table de jardin en bois. Dans le beau potager, les légumes se sont faits rares car les enfants ne veulent plus en manger. La rizière n’est plus cultivée. Dans le bosquet qui entoure le jardin pour le protéger du vent, les sapins ont des malformations similaires à celles étudiées dans cette publication scientifique.

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Ce sont généralement les branches les plus proches du sols qui ne sont pas ramifiées.

La contamination des poussières est aussi un sujet de préoccupation. Un linge a été étendu afin de pouvoir faire des contrôles. La méthode, à la portée de tous, a été mise au point par Chikurin.

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Pas étonnant que le taux de retour soit faible. Comme l’ACRO le signalait dans son rapport rédigé à l’occasion du cinquième anniversaire de la catastrophe nucléaire, la population de Minami-Sôma a diminué de 66% par rapport à avant l’accident et l’âge moyen des habitants a augmenté de 14 années, un niveau attendu en 2025. Le nombre de personnes âgées qui ont besoin de soins spécialisés a augmenté d’approximativement 29% entre février 2011 et mai 2013 alors que la moitié des hôpitaux et des cliniques ont dû fermer et que le nombre de médecins et d’infirmières a baissé de 15% et 19% respectivement. Plus généralement, la population en âge de travailler a baissé de 33% à Minami-Sôma alors que la reconstruction demande beaucoup de main d’œuvre.

Un monument à la mémoire des vaches mortes dans l’accident nucléaire

Un monument a été érigé à Tomioka à la mémoire des vaches victimes de la catastrophe nucléaire. Elles sont mortes de faim après l’évacuation forcée des éleveurs qui ne pensaient pas partir si longtemps. 1 700 vaches ont aussi été abattues plus tard car elles étaient radioactives.

Les éleveurs de l’association des coopératives de Futaba se sont rassemblés pour une cérémonie qui a eu lieu le 15 avril dernier. Le monument est une pierre de 3,6 m de hauteur avec un message gravé.

Diminution des espèces vivant dans l’estran à proximité de la centrale nucléaire accidentée

Une étude scientifique (article en libre accès) effectuée par le National Institute for Environmental Studies du Japon met en évidence une diminution du nombre d’espèces marines généralement trouvées dans l’estran à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima daï-ichi. Voir le communiqué en anglais ou en japonais. Le nombre d’espèces et la densité de populations diminuent d’autant plus que l’on s’approche de la centrale accidentée.

Les chercheurs précisent que la contamination de l’eau de mer en surface a atteint quelques 100 000 Bq/L en avril 2011, au moment des débordements d’eau très contaminée vers l’océan. Par conséquent, les espèces marines ont pu recevoir des doses supérieures à celles vivant dans les forêts.

Une première étude sur le terrain a été effectuée en décembre 2011 : les gastéropodes et les crustacés étaient pratiquement absents de tous les sites, à l’exception de quelques bernacles, moules et les patelles.

En avril, juillet et août 2012, ces mêmes chercheurs ont effectué la même étude sur 43 sites, pas seulement à Fukushima, mais aussi à Chiba, Ibaraki, Miyagi et Iwaté, provinces aussi impactées par le tsunami. Le nombre d’espèces vivant dans la zone de marnage variait de 3 (à Ôkuma, Fukushima) à 21 (Kamogawa, Chiba). A Ôkuma, il s’agissait de bernacles et de deux espèces de gastéropodes brouteurs qui étaient de petites tailles et en faibles quantités.

Les chercheurs notent aussi l’absence d’une espèce de mollusques (Thais clavigera) sur 8 des 10 sites situés à moins de 20 km de la centrale. Cela couvre une distance de 30 km entre Hirono et la plage de Futaba. Un tel phénomène n’ayant pas été observé dans d’autres zones touchées par le tsunami, les chercheurs suggèrent un lien avec l’accident nucléaire.

La concentration en césium radioactif dans les patelles a atteint 160 Bq/kg frais à Fukushima. Pour l’argent-110m, 700 Bq/kg frais. Ces concentrations diminuent rapidement quand on s’éloigne de la zone où il y a la centrale.

En 2013, ces chercheurs ont étudié les organismes sessiles qui sont définitivement fixés sur un substrat. Ils notent que le nombre minimum d’espèces a été observé à Ôkuma, encore une fois. Il n’y en avait que 8, contre 25 à la plage de Hasaki dans la province d’Ibaraki. Les densités de populations des arthropodes étaient aussi plus faibles à proximité de la centrale accidentée.

Les chercheurs concluent que le tsunami ne peut pas expliquer ces résultats et qu’il faut aller regarder du côté des rejets en mer de la centrale nucléaire qui étaient très radioactifs en avril 2011 et contenaient des substances chimiques toxiques comme de l’acide borique et de l’hydrazine. Des études supplémentaires devraient être menées pour comprendre ce phénomène.

 

Impact de la radioactivité sur les oiseaux autour de la centrale de Fukushima daï-ichi

Anders Møller et Timothy Mousseau ont publié une grande quantité d’articles scientifiques montrant l’impact de la radioactivité sur les écosystèmes autour des centrales accidentées de Tchernobyl et Fukushima. Nous avons rapporté certaines de leurs études sur ce blog. Il y a, en particulier, plusieurs études sur l’impact biologique sur les oiseaux et leur déclin. Ils ont montré, par exemple, que l’exposition chronique à de faibles doses de radioactivité entraînait une baisse de la biodiversité, une diminution de la fertilité ainsi que de la taille du cerveau chez les oiseaux vivant à proximité de ces sites, selon l’article du Journal de l’Environnement. Nous avions aussi rapporté d’autres études plus récentes, en avril dernier.

Le 28 octobre 2014, l’IRSN avait vivement critiqué ces travaux pour leur manque de puissance statistique ou pour les biais dans l’évaluation des doses reçues. Mais l’institut ne proposait pas d’étude « modèle » ni de résultat, comme nous l’avions souligné.

Cette fois-ci, l’IRSN, Anders Møller et Timothy Mousseau publient un article commun qui les réconcilie. L’article est en libre accès. Dans sa note explicative, l’IRSN présente ces derniers comme deux écologues de renom.

Par le passé, l’IRSN leur reprochait d’avoir recourt à des doses ambiantes mesurées par radiamètre portatif pour évaluer l’exposition. La dose interne liée à l’alimentation n’était pas prise en compte. Par ailleurs, pour les oiseaux qui se déplacent sur de grands territoires, il est plus difficile d’évaluer la dose reçue.

Cette fois-ci, l’IRSN explique que la reconstruction des doses aux oiseaux permet de prendre en compte l’hétérogénéité de la contamination du territoire ainsi que l’influence du mode de vie des espèces sur leur niveau d’exposition. Dans le cadre de la présente étude, un travail de reconstruction dosimétrique a permis de prendre en compte les voies d’irradiation externe et interne ainsi que les spécificités d’exposition des oiseaux en fonction de leur mode de vie. Ainsi, les débits de dose reconstruits peuvent être supérieurs jusqu’à un facteur 20 aux débits de dose ambiants tels que mesurés in situ par des radiamètres portatifs. De plus, pour un même site, les débits de dose reconstruits varient d’un facteur 8 entre les 57 espèces examinées. Il apparait que 90 % des espèces sont exposées de manière chronique à des débits de doses susceptibles d’affecter leur reproduction.

Cette étude commune confirme l’impact de la radioactivité sur la reproduction des oiseaux. L’IRSN explique qu’une réduction de 22% du nombre total d’oiseaux se produit lorsque la dose absorbée augmente de 10 à 100 mGy (ou 10 à 100 mSv). Par ailleurs, la dose qui entraîne 50% de perte sur le nombre total d’oiseaux (dans la zone et pour la totalité de la période) est estimée à 550 mGy (ou 550 mSv).

Comme ont l’habitude de le souligner Møller et Mousseau, ces oiseaux ne sont pas stressés par l’accident nucléaire, ils ne boivent pas et ne fument pas…

Par ailleurs, lors de ses précédents travaux, Møller et Mousseau avaient conclu à une baisse du nombre d’espèces lorsque la dose ambiante augmente, tandis que la nouvelle étude montre au contraire une hausse du nombre d’espèces avec la dose totale absorbée. Mais la méthode pour évaluer la diversité des espèces n’est pas la même.