Selon l’Asahi, des matériaux et des objets ont potentiellement été volés sur un site en cours de démantèlement situé en zone contaminée à environ 3 km de la centrale de Fukushima daï-ichi. La compagnie Nishimatsu Construction est en charge de la démolition d’un ancien centre d’amélioration de l’habitat abandonné lors de l’évacuation et laissé en l’état avec toute la marchandise. Le site et les environs sont maintenant utilisés pour l’entreposage des déchets radioactifs.
La compagnie a signalé le vol de vélos et de tuyaux métalliques. Lorsque Nishimatsu Construction a enquêté sur l’affaire, un sous-traitant a déclaré qu’un de ses ouvriers avait pris deux bicyclettes sur le site pour les donner aux enfants d’une connaissance. Les bicyclettes ont été retrouvées, selon l’entreprise.
Même si le site est fermé et les accès régulés, il n’est pas possible de contrôler toutes les allées et venues des personnes et des véhicules. Un millier de personnes ont participé au chantier de démolition, avec 30 à 40 d’entre elles entrant et sortant régulièrement. Un ouvrier a déclaré à l’Asahi que plusieurs camions de 4 tonnes sont entrés sur le site de démolition à quelques reprises après que les employés de Nishimatsu Construction, qui supervise le site, aient terminé leur travail et quitté leur poste. Les plateaux des camions étaient recouverts de bâches et l’on ne sait pas ce qu’il y avait à l’intérieur. Il a ajouté qu’une rumeur circulait selon laquelle des marchandises provenant du chantier de démolition étaient vendues sur l’application de revente Mercari.
Rappelons que ce n’est pas le premier cas de vol de matériel contaminé découvert : en septembre dernier, un cas de vol de ferrailles avait entraîné l’arrestation de quatre personnes.
Rappelons que tous les jeunes de Fukushima, qui avaient moins de 18 ans lors de la catastrophe nucléaire ou qui étaient encore dans le ventre de leur mère (c’est à dire, nés entre le 2 avril 1992 et le 1er avril 2012), peuvent bénéficier d’un dépistage par échographie tous les deux ans. Même si le taux de participation baisse, certains en sont à leur 6ème examen médical. Après 20 ans, le dépistage suivant se fait tous les 5 ans. Certains ont dépassé la trentaine et viennent d’apparaître dans le bilan.
Le tableau ci-dessous synthétise les données issues du dépistage officiel qui sont ici en japonais. Seuls les résultats des 5ème et 6ème campagnes de dépistage ont été mis à jour par rapport à la dernière publication. Ils sont datés du 30 juin 2023. Comme on peut l’observer, le taux de dépistage diminue au fur et à mesure des campagnes, le nombre de cas réel est forcément plus élevé. De plus, les cas de cancer détectés en dehors du programme de suivi ne sont pas pris en compte dans les données mises en ligne par les autorités régionales, même si l’intervention chirurgicale a eu lieu à l’université de médecine de Fukushima, en charge du suivi… Enfin, le dépistage gouvernemental n’a lieu que dans la province de Fukushima alors que les provinces voisines ont aussi été touchées par les retombées radioactives. Les cas de cancer de la thyroïde qui pourraient y apparaître échappent aussi aux données officielles.
Dépistages avec résultat
Examens complémentaires terminés
Cytoponctions
Nombre de cancers suspectés
Nombre de cancers confirmés
Première campagne
300 472
2 091
547
116
101
Deuxième campagne
270 552
1 834
207
71
56
Troisième campagne
217 922
1 068
79
31
29
Quatrième campagne
183 410
1 016
91
39
34
Cinquième campagne
113 932
918
80
39
27
Sixième campagne
208
0
0
0
0
Examen à 25 ans
11 674
500
43
22
14
Examen à 30 ans
1 474
58
5
3
1
Bilan des campagnes de dépistage du cancer de la thyroïde chez les jeunes de Fukushima au 30 juin 2023 pour les données les plus récentes (5ème et 6ème campagnes).
On note 5 cas de cancers supplémentaires depuis la dernière fois, découverts lors de la cinquième campagne de dépistage, la sixième campagne débutant à peine. Selon le rapport dédié à la cinquième campagne, 45% des jeunes éligibles à un dépistage ont été examinés et ont reçu les résultats. Parmi eux, 39 cas de cancer de la thyroïde ont été découverts (10 garçons et 29 filles), dont 27 confirmés après chirurgie. Ce sont tous des carcinomes papillaires. Sur les 39 cas de cancer de la thyroïde découverts lors de cette campagne, 6 n’avaient pas été examinés lors de la quatrième campagne et les 33 autres n’avaient pas de cancer lors de l’examen précédent. 27 avaient même été classés A, c’est à dire ayant un nodule inférieur à 5 mm ou pas de nodule et un kyste de moins de 20 mm ou pas de kyste. Enfin, 13 jeunes parmi ces 39 car avaient 5 ans ou moins en mars 2011, au moment de l’accident nucléaire, et 9 avaient 6 ans.
Sur toutes les campagnes confondues, on arrive à un total de 321 cas de cancer de la thyroïde suspectés suite au dépistage exercé par l’université de médecine de Fukushima. Parmi eux, 262 jeunes ont subi une intervention chirurgicale qui a conduit à identifier 259 carcinomes papillaires, 1 carcinome peu différencié, 1 carcinome folliculaire et 1 autre cancer de la thyroïde. Rappelons que lors de la première campagne, un nodule s’est révélé bénin après chirurgie.