TEPCo a annoncé qu’il est possible que de l’eau contaminée des sous-sols des réacteurs ait pu fuir vers la nappe phréatique, suite à une erreur sur le contrôle du niveau des eaux souterraines.
Les jauges de 6 puits qui mesurent le niveau de l’eau souterraine donnaient des valeurs plus élevées de 70 cm par rapport au niveau réel. Et, entre les 17 et 21 mai dernier, le niveau de la nappe est passé de 2 à 19 mm sous le niveau de l’eau dans les sous-sols, à au moins 8 reprises. Cela a pu provoquer une fuite vers la nappe selon TEPCo, qui se veut tout de suite rassurante : aucune élévation anormale de la contamination n’a été détectée. De plus, dans les puits les plus proches des réacteurs, le niveau de la nappe est resté au-dessus de celui des sous-sols des réacteurs. Et donc, la fuite est peu probable, selon TEPCo.
Les 6 puits en question ont été creusés en avril dernier, mais la compagnie vient seulement de se rendre compte du problème, en creusant un nouveau puits à côté. Ils sont situés entre les réacteurs et le mur gelé. Les jauges sont là pour s’assurer que le niveau de la nappe reste un mètre au-dessus du niveau de l’eau dans les sous-sols afin, officiellement, “d’éviter les fuites”.
Cette communication laisse entendre qu’il n’y a pas de fuite depuis les réacteurs accidentés vers la nappe phréatique, puis l’océan. Comment cela se fait-il donc que l’on trouve encore jusqu’à 190 000 Bq/L en bêta total dans certains puits (données) ? Cette pollution vient bien des réacteurs. Et comme TEPCo pompe la nappe en continu, il y a encore des apports. Ce doit être des “relâchements” pour reprendre la novlangue de l’ANDRA.
Et l’eau de mer, au devant des réacteurs a jusqu’à 6 Bq/L en césium. Plus loin dans le port, on trouve encore jusqu’à 1,5 Bq/L (même document). Plus récemment, il y avait jusqu’à 24 Bq/L dans l’eau de mer pour le seul césium et 40 Bq/L en bêta total (données). Ces autres données font apparaît une contamination constante de l’eau de mer de l’ordre de quelques dizaines de becquerels par litre en césium-137. Il y a même de l’iode-131 qui ne peut résulter des rejets de mars 2011 puisqu’il se désintègre rapidement.
TEPCo veut faire croire que la situation est sous contrôle, pour reprendre la fameuse expression du premier ministre japonais devant le comité olympique. Mais, les faits sont têtus : il y a bien une contamination des nappes et de l’océan qui provient des réacteurs qui, officiellement, ne fuient pas.
Quant à la contamination de poissons du port, la communication de TEPCo est encore plus parlante, comme nous l’avons récemment signalé !