Réacteur n°3 : le retrait des combustibles semble avoir repris à un rythme régulier

Le 25 janvier dernier, TEPCo avait fini par retirer tous les combustibles neufs de la piscine du réacteur n°3, ainsi que 4 assemblages usés. Depuis, sur la page officielle, la compagnie annonce avoir retiré 7 assemblages usés supplémentaires. Elle semble avoir repris un rythme régulier. Espérons que cela continue ainsi.

Données complètes sur les doses prises par les travailleurs à Fukushima daï-ichi

TEPCo a mis en ligne des données sur les doses prises par les travailleurs à la centrale de Fukushima daï-ichi. Il y a eu entre 6 667 et 6 910 personnes exposées aux rayonnements ionisants par mois entre octobre et décembre 2019, dont environ 85% de sous-traitants. La dose moyenne mensuelle est d’environ 0,35 mSv. La dose mensuelle la plus forte du trimestre est de 12,12 mSv en décembre 2019. Sur ce même trimestre, les sous-traitants ont pris 95% de la dose collective de 6,9 hommes.sieverts.

TEPCo avait remis tous les compteurs à zéro au 31 mars 2016, au bout de cinq années. Entre avril 2016 et décembre 2019, 22 356 personnes ont été exposées aux rayonnements ionisants à la centrale de Fukushima daï-ichi, dont, 90% de sous-traitants qui ont pris 95% de la dose collective de 130 hommes.sieverts. La dose moyenne annuelle sur cette période est de 1,55 mSv. La dose la plus forte reçue est de 79,9 mSv et c’est un sous-traitant qui l’a prise.

TEPCo donne des résultats pour les doses à la peau et au cristallin. Au cours du dernier trimestre 2019, la dose moyenne à la peau reçue par les sous-traitants et 3,6 fois plus élevée que celle reçue par les employés de TEPCo. Il en est de même pour le cristallin.

TEPCo donne aussi la répartition des doses par classe d’âge entre le 1er avril 2016 et le 31 décembre 2019. Il y a ainsi 26 jeunes âgés de 18 à 19 ans, qui ont dû passer dans les classes d’âges supérieures durant cette période.

TEPCo donne aussi la répartition des doses mensuelles depuis le 11 mars 2011, ainsi que par année.

Report de l’insertion d’un robot dans l’enceinte de confinement du réacteur n°1

TEPCo devait envoyer, avant la fin mars 2020, un nouveau robot dans l’enceinte de confinement du réacteur n°1 afin de collecter des échantillons de corium, ce magma hautement radioactif de combustibles et débris fondus. Mais, selon le Fukushima Minpo, traduit en anglais par le Japan Times, la compagnie aura plusieurs mois de retard.

Pour pouvoir faire passer le robot et toute l’instrumentation nécessaire aux opérations, TEPCo doit percer trois trous les portes d’accès de l’enceinte de confinement. Pour la porte externe, les trous ont été percés sans problème. Mais quand, en juin 2019, elle a commencé à percer la porte intérieure, il y a eu une augmentation de la concentration en poussières radioactives, qui a entraîné une suspension des travaux.

Les opérations ont repris le 14 janvier dernier, avec des tests sur un premier trou de 21 cm de diamètre, sur 40% de la profondeur, pendant une dizaine de jours. Mais, il faudra plus de temps pour finir la préparation des opérations qui pourraient donc avoir plusieurs mois de retard supplémentaire. Initialement, TEPCo collecter des échantillons de corium au début de 2019.

La Haute cour d’Ôsaka déboute un plaignant qui demandait l’arrêt de la centrale d’Ôï

En 2017, un habitant de Kyôto avait saisi un tribunal d’Ôsaka pour demander l’arrêt de la centrale d’Ôï située dans la province voisine de Fukui, car il estimait qu’en cas de séisme majeur, les réacteurs ne tiendraient, ce qui menaçait la vie des riverains.

En mars dernier, il avait été débouté en première instance. Il avait fait appel et la Haute cour d’Ôsaka vient, à son tour, de le débouter.

Les réacteurs 3 et 4 d’Ôï, exploité par Kansaï Electric, avaient été remis en service en 2018.

Premier déchargement de combustible MOx à la centrale de Takahama

Kansaï Electric a commencé à décharger, pour la première fois, du combustible MOx d’un de ses réacteurs nucléaires. Ce combustible contient du plutonium issu du retraitement des combustibles usés. 8 assemblages de MOx sur 28 seront retirés du réacteur Takahama-3. Ils avaient été introduits en décembre 2010… et seront remplacés par du combustible classique à base d’uranium naturel enrichi. 73 autres assemblages classiques seront aussi déchargés.

Les réacteurs 3 et 4 de Takahama sont actuellement à l’arrêt pour maintenance.

Après le réacteur Ikata-3, où ont été déchargés, il y a quelques jours, 16 assemblages de combustible MOx, ce n’est que la deuxième fois que du MOx est retiré d’un réacteur dans le cadre du programme “pluthermal”. Cela en dit long sur le faible taux de recyclage des combustibles usés.

Sur les 9 réacteurs nucléaires remis en service depuis le renforcement du référentiel de sûreté suite à la catastrophe de Fukushima, seulement 4 utilisent du combustible MOx : Takahama 3 et 4, Ikata-3 et Genkaï-3. Ikata-3 vient d’être suspendu par la justice. Genkaï-3 sera arrêté en août prochain à cause du retard dans la mise en place des mesures anti-terrorisme. De même pour Takahama-3 et 4, avant le 3 août et le 8 octobre 2020, respectivement.

D’ici octobre 2020, il n’y aura donc plus aucun réacteur utilisant du MOx au Japon, même si Kansaï Electric espère avoir fini les travaux en novembre 2020 pour remettre en service Takahama-3 le 22 décembre prochain. Takahama-4, quant à lui, devrait être relancé le 10 février 2021. Comme en France, il n’y a aucune solution pour ce type de combustible après son déchargement. Il finira en déchet, même s’il est classé en matières dites valorisables pour le moment.

Les réacteurs expérimentaux, Monju et Fugen, tous les deux mis à l’arrêt définitif, utilisaient aussi une autre type de combustible MOx. Pour une partie de ceux de Fugen, la solution trouvée a été de signer un contrat avec Orano pour les envoyer en France en attendant, sans perspective de retraitement, pour le moment.

Shikoku Electric ne fera pas appel de la décision de justice qui suspend son réacteur Ikata-3

Il y a quelques jours, la Haute Cour de justice de Hiroshima a, pour la deuxième fois, suspendu le réacteur n°3 de la centrale d’Ikata, dans la province d’Ehimé, car elle considère que les risques sismiques et volcaniques étaient sous-estimés. Shikoku Electric, l’exploitant, a finalement décidé de ne pas faire appel pour le moment.

Le réacteur était déjà à l’arrêt pour maintenance et les problèmes s’accumulent : lors du dernier en date, le 25 janvier 2020, il y a eu un coupure générale d’électricité sur toute la centrale et ses 3 réacteurs nucléaires. Les diesels de secours et d’autres sources ont pris le relais. Mais, pendant une dizaine de secondes, le réacteur n°3 s’est retrouvé en black-out. Le 20 janvier, une alarme a sonné dans la piscine de combustible, indiquant la chute d’un assemblage lors d’une opération de manipulation. Il n’y aurait pas eu de chute, mais un accrochage. Et, le 12 janvier, une barre de contrôle a été relevée par erreur, pendant 7 heures.

Réacteur n°3 : tous les combustibles neufs ont été déchargés de la piscine

TEPCo a commencé, en avril 2019, à retirer les combustibles de la piscine du réacteur n°3. Elle a débuté par 7 assemblages neufs, puis, plus rien jusqu’en juillet, où les opérations ont repris. TEPCo avait alors mis en ligne vidéo, avant de suspendre à nouveau les travaux car une douzaine d’assemblages étaient endommagés, jusqu’en décembre dernier.

Lors de la dernière mise à jour de sa page de suivi des opérations, TEPCo annonce avoir terminé de retirer les 52 assemblages neufs de la piscine du réacteur n°3 et avoir retiré 4 assemblages usés sur 514 :

Vidéo sur les conditions à la centrale de Fukushima daï-ichi

TEPCo a mis en ligne une nouvelle vidéo pour vanter les progrès à la centrale accidentée de Fukushima daï-ichi (voir son communiqué de presse).

Sur une musique apaisante, la compagnie explique qu’elle se prépare à retirer les combustibles des réacteurs 1 et 2, en “oubliant” de préciser qu’elle est en retard sur son programme. Un nouveau report des opérations a pourtant eu lieu il n’y a même pas un mois. Pour le réacteur n°2, le retrait des combustibles usés sera effectué rassurer les habitants de la région. Quel dévouement !

Pas grand chose de neuf le long du littoral, si ce n’est la construction en cours d’un mur pour faire face à un nouveau tsunami. Après 9 années ! Rien de neuf, non plus, concernant les travailleurs ou l’eau contaminée pour laquelle la compagnie explique que le traitement réduit la contamination, ce qui est bien la moindre des choses, mais “oublie” de rappeler que ce n’est pas suffisant pour 80% du stock !

Bref, la vidéo n’a pas grand intérêt. Elle est aussi disponible sur Youtube :

TEPCo estime qu’il lui faudra 44 ans pour démanteler Fukushima daï-ni

Fukushima daï-ni (numéro 2), située à une douzaine de kilomètres au sud de la centrale accidentée de Fukushima daï-ichi (numéro 1), a officiellement été mise à l’arrêt définitif en juillet 2019. Noyée par le tsunami, elle avait échappé de peu à un accident similaire à celui qui a eu lieu chez sa voisine.

TEPCo vient de présenter son plan de démantèlement au conseil municipal de Tomioka. La première étape va essentiellement consister à caractériser la contamination radioactive. Elle devrait durer 10 ans. Dans un deuxième temps, la compagnie va démanteler les équipements non nucléaires. Cette phase devrait durer 12 ans. La troisième étape va consister à retirer le cœur des réacteurs, puis, dans une dernière phase, à démolir les bâtiments réacteur. Ces deux dernières étapes dureront 11 années chacune.

Il y a 9 532 assemblages de combustible usé à la centrale et 544 neufs. Ils devraient être envoyés à l’usine de retraitement (celle qui n’a pas encore été mise en service, après 24 années de retard…) avant la fin du démantèlement. TEPCo ne dit rien sur le devenir des déchets radioactifs car il n’y a pas de filière au Japon.

Ce plan va être présenté au conseil municipal de Naraha, l’autre commune où est implantée la centrale et aux autorités provinciales. Il sera ensuite soumis à l’Autorité de régulation nucléaire.

Le scandale de corruption s’étend à Kyûshû

Le scandale de corruption qui a frappé la compagnie Kansaï Electric (KEPCo) et ses centrales nucléaires s’étend désormais à Kyûshû. Le maire de Genkaï a reconnu avoir reçu 1 million de yens en liquide (8 500 euros) de Shiohama Industry Corp., une compagnie de construction au cœur du scandale de corruption impliquant Kansaï Electric.

Basée dans la province de Fukui, Shiohama Industry Corp. avait recruté Eiji Moriyama, ancien maire adjoint de Takahama, maintenant décédé, qui a distribué de nombreux “cadeaux” aux cadres de Kansaï Electric pour favoriser certains sous-traitants.

Shintarô Wakiyama, le maire de Genkaï dans la province de Saga, où Kyûshû Electric exploite une centrale nucléaire, a reçu l’argent à son domicile le 31 juillet 2018, alors qu’il venait tout juste d’être élu. Il aurait rendu l’argent récemment, quand le nom de la compagnie est apparu dans les médias pour ses malversations.

La compagnie l’aurait déjà approché durant sa campagne électorale et lui aurait fait part de son souhait de remporter des marchés à la centrale nucléaire. Elle aurait soutenu son élection.

Fondée en 1955, Shiohama Industry a participé à un certain nombre de projets de construction de centrales nucléaires dans tout le pays. On ne sait pas encore si elle travaillé pour la centrale de Genkaï.

Le maire n’a pas encore décidé s’il allait démissionner ou pas.