Premier déchargement de combustible MOx à la centrale de Takahama

Kansaï Electric a commencé à décharger, pour la première fois, du combustible MOx d’un de ses réacteurs nucléaires. Ce combustible contient du plutonium issu du retraitement des combustibles usés. 8 assemblages de MOx sur 28 seront retirés du réacteur Takahama-3. Ils avaient été introduits en décembre 2010… et seront remplacés par du combustible classique à base d’uranium naturel enrichi. 73 autres assemblages classiques seront aussi déchargés.

Les réacteurs 3 et 4 de Takahama sont actuellement à l’arrêt pour maintenance.

Après le réacteur Ikata-3, où ont été déchargés, il y a quelques jours, 16 assemblages de combustible MOx, ce n’est que la deuxième fois que du MOx est retiré d’un réacteur dans le cadre du programme “pluthermal”. Cela en dit long sur le faible taux de recyclage des combustibles usés.

Sur les 9 réacteurs nucléaires remis en service depuis le renforcement du référentiel de sûreté suite à la catastrophe de Fukushima, seulement 4 utilisent du combustible MOx : Takahama 3 et 4, Ikata-3 et Genkaï-3. Ikata-3 vient d’être suspendu par la justice. Genkaï-3 sera arrêté en août prochain à cause du retard dans la mise en place des mesures anti-terrorisme. De même pour Takahama-3 et 4, avant le 3 août et le 8 octobre 2020, respectivement.

D’ici octobre 2020, il n’y aura donc plus aucun réacteur utilisant du MOx au Japon, même si Kansaï Electric espère avoir fini les travaux en novembre 2020 pour remettre en service Takahama-3 le 22 décembre prochain. Takahama-4, quant à lui, devrait être relancé le 10 février 2021. Comme en France, il n’y a aucune solution pour ce type de combustible après son déchargement. Il finira en déchet, même s’il est classé en matières dites valorisables pour le moment.

Les réacteurs expérimentaux, Monju et Fugen, tous les deux mis à l’arrêt définitif, utilisaient aussi une autre type de combustible MOx. Pour une partie de ceux de Fugen, la solution trouvée a été de signer un contrat avec Orano pour les envoyer en France en attendant, sans perspective de retraitement, pour le moment.