Report du retrait des combustibles des piscines des réacteurs 1 et 2

Le gouvernement a décidé de reporter le retrait des combustibles des piscines des réacteurs 1 et 2. Ce n’est pas le premier report. Selon le précédent planning, les opérations auraient dû commencer en 2023. Ce sera, au mieux, 2027 pour le réacteur n°1, voire 2028, et aux alentours de 2024 et 2026 pour le réacteur n°2. La première date envisagée pour commencer ce retrait était 2018. Le gouvernement espère que le retrait des combustibles des 6 réacteurs sera terminé en mars 2032 (4 741 assemblages).

Les raisons invoquées sont les délais pour construire une nouvelle structure pour le réacteur n°1 et la décontamination afin de faire baisser les niveaux de dose ambiants pour le réacteur n°2.

En novembre dernier, TEPCo a donné des indications sur la méthode envisagée pour le réacteur n°2, dont le bâtiment réacteur n’a pas été détruit par une explosion hydrogène. SimplyInfo en a fait une analyse en anglais. Les niveaux de dose empêchent l’accès aux humains. Trois options étaient envisagées : un démantèlement de la partie haute du réacteur et la construction d’une nouvelle structure, à l’instar de ce qui a été fait pour les réacteurs 3 et 4 ; ou le retrait du toit seul  afin d’accéder à la piscine de combustible ; ou, enfin, pas de démantèlement. C’est cette dernière option qui aurait les faveurs de l’exploitant. Une structure adjacente au bâtiment réacteur a été construite. Elle permet de retirer des débris et de décontaminer. Une nouvelle grue, de petite taille devrait être installée pour retirer les combustibles :

Pour le réacteur n°3, le retrait ne se passe pas comme prévu : le nombre d’assemblages neufs retirés, tel qu’il est affiché sur le site de TEPCo, est soudainement passé à 35, alors qu’il était de 28 jusqu’au 24 juillet dernier. A l’époque, TEPCo avait même diffusé une vidéo pour vanter ses progrès

Selon TEPCo, douze assemblages neufs seraient endommagés dans la piscine du réacteur n°3. Ils sont dans la zone où la grue est tombée. Voir aussi l’analyse en anglais de SimplyInfo.

En attendant, ces piscines de combustible constituent une menace car elles ne sont pas protégées par une enceinte de confinement et elles contiennent plus de matières radioactives qu’un cœur de réacteur. Si une brèche due à un nouveau séisme ou une autre aggression externe entraînait une de perte du refroidissement, une catastrophe nucléaire beaucoup plus grave pourrait avoir lieu.

Malgré tous ces problèmes, TEPCo maintient qu’elle finira le démantèlement complet en 40 ans. C’est de moins en moins crédible alors que l’on entre bientôt dans la dixième année de la catastrophe. En effet, il est difficile de croire qu’un quart du travail a déjà été fait, sachant que la technologie pour la partie la plus complexe – le retrait du corium – n’existe pas encore. Mais le gouvernement maintient un début des opérations en 2021 pour le retrait du corium, ce magma de combustible fondu et de débris, en commençant par le réacteur n°2, dont le bâtiment réacteur n’a pas été détruit.

Pour ce faire, TEPCo envisage d’insérer un bras articulé dans l’enceinte de confinement et de retirer petit morceau par petit morceau de l’ordre d’un gramme  la fois. La compagnie espère pourvoir ensuite retirer plusieurs kilogrammes par jour, comme l’explique le Maïnichi. Cela va donc prendre des années, puisqu’il y a environ 237 tonnes de corium dans ce réacteur. Il y en aurait 880 tonnes en tout, selon les estimations de la compagnie.