Les évacués dits « volontaires », car originaires de zones où il n’y a pas eu ordre d’évacuation, ont pu bénéficier d’un logement gratuit au début de la catastrophe. Il a été récemment décidé que cette aide cesserait en mars 2017. Que faire après ? Le gouvernement veut les pousser à rentrer à Fukushima.
La loi adopté en juin 2012 par la précédente majorité, prévoit d’assouplir les règles d’accès au parc public de logements pour ces personnes. Cette politique a été réaffirmée dans la loi de soutien aux réfugiés adoptée par le gouvernement le 11 octobre 2013.
La veille, l’agence de la reconstruction et le ministre du territoire, des infrastructures, des transports et du tourisme, a convoqué des représentants des communes des provinces où il y a le plus de déplacés « volontaires », comme à Saïtama, Niigata ou Tôkyô. Le Maïnichi a pu obtenir les minutes de la rencontre.
Le représentant du gouvernement a annoncé clairement que la politique gouvernementale était le retour des habitants de Fukushima. Interrogé sur la politique à mettre en œuvre si ces déplacés demandent à bénéficier d’un logement public quand le logement gratuit cesserait, il a répondu qu’il fallait appliquer les règles habituelles, sans exception. Ces règles prévoient un tirage au sort pour les personnes originaires d’autres provinces. Il aussi insisté sur le fait que les communes ne devaient pas changer leurs règles d’accès pour les réfugiés « volontaires ».
En juin 2014, le gouvernement a distribué un document aux communes et provinces. Il a alors indiqué qu’il fixait des règles strictes pour échapper au tirage au sort. Mais le document obtenu par le quotidien n’en fait pas mention. Une quarantaine d’administrations locales appliquent des nouvelles règles d’accès au parc locatif public, mais le nombre de demandes reste faible.
Interrogé sur la loi de 2012 qui prévoit de faciliter l’accès aux logements publics pour les déplacés, le représentant du ministère a avoué qu’il ne sait pas combien il y aurait de demandes. Il a, par ailleurs, précisé que l’on ne pouvait pas traiter les déplacés « volontaires » comme des déplacés forcés qui échappent au tirage au sort. Et d’ajouter que la décision finale revenait aux communes.
Les autorités régionales de Fukushima, ont annoncé, quant à elles, préparer des mesures d’accompagnement pour les 25 000 déplacés volontaires bénéficiaires de logements gratuits qui souhaiteraient rentrer.
Rappelons, comme nous l’avons déjà évoqué, que le gouvernement rêve de voir tout le monde rentré d’ici mars 2017, sauf dans les zones de « retour difficile ».