Deux réacteurs de la centrale de Genkaï satisfont aux nouveaux critères de sûreté

L’Autorité de régulation nucléaire a jugé que les réacteurs n°3 et 4 de la centrale de Genkaï, exploitée par Kyûshû Electric dans la province de Saga, satisfaisaient aux nouvelles règles de sûreté introduites après la catastrophe à la centrale de Fukushima daï-ichi. L’avis va être soumis à la consultation du public sur Internet pendant un mois. Puis, il y aura des inspections à mener. Le redémarrage n’est donc pas pour cette année.

La puissance de ces réacteurs est de 1 180 MWe chacun et la demande d’autorisation de remise en service avait été déposée en Juillet 2013. Le réacteur n°3 devrait utiliser du combustible MOx, à base de plutonium.

Il y a plusieurs failles sismiques à proximité et l’accélération maximale estimée en cas de secousse est de 620 gal. Le tsunami le plus haut est, quant à lui, estimé à 6 m.

Il y a 17 petites îles habitées par un total de 20 000 personnes dans un rayon de 30 km autour de cette centrale. L’évacuation serait difficile en cas de catastrophe nucléaire et les abris n’ont pas été renforcés pour protéger des radiations.

10 réacteurs en tout sont arrivés à ce stade au Japon, mais seulement deux sont en fonctionnement actuellement. Deux autres, à Takahama, ont été arrêtés par la justice. Certains ayant dépassé 40 années d’exploitation requièrent des investissements massifs pour être remis à niveau avant d’être remis en service.

La part du nucléaire dans la production d’électricité est d’environ 1% actuellement et le gouvernement veut arriver à 22% d’ici 2030. Ce n’est pas gagné…

Le Japon a ratifié l’Accord de Paris sur le climat

Le Japon a fini par ratifier l’Accord de Paris sur le climat après avoir traîné des pieds. Il deviendra signataire dans 30 jours et n’a donc que le statut d’observateur à la COP22. Rappelons que ses engagements lors de la COP21 n’étaient pas à la hauteur des enjeux, ce qui lui avait valu le prix fossile et qu’il investit dans le charbon.

Le village nucléaire en profite pour vanter l’énergie nucléaire et pour appeler à un redémarrage rapide des réacteurs, alors que ce sont les exploitants qui sont responsables des délais observés car leurs installations ne satisfont pas aux normes de sûreté.

Les coûts de la décontamination dépassent largement les prévisions

Selon la télévision publique japonaise, les coûts de la décontamination sont beaucoup plus élevés que ce qui était prévu. La chaîne explique qu’à la fin mars 2016, 19,5 milliards de dollars avaient déjà été dépensés. Le ministère de l’environnement et l’agence de reconstruction estiment qu’il faudra payer 17 milliards de dollars supplémentaires.

C’est le gouvernement qui paye pour le moment, même s’il est prévu que TEPCo paye in fine. Cette dernière dernière rechigne. Le gouvernement veut maintenant se rembourser en vendant des actions TEPCo qu’il avait achetées en 2012, au moment de la nationalisation de la compagnie. Mais leur valeur devrait tripler pour pouvoir se rembourser.

Le ministère de l’industrie veut aussi faire payer les nouveaux entrants sur le marché de l’électricité, même s’ils n’exploitent pas l’énergie nucléaire en augmentant le coût du transport de l’électricité. Ces coûts seront alors reportés sur les consommateurs.

L’entreposage puis le stockage des déchets engendrés, à la charge du contribuable, devraient coûter quelques 10 milliards de dollars supplémentaires.

Travailleurs étrangers peut-être employés illégalement à Fukushima daï-ichi

Environ sept travailleurs étrangers ont été employés par des sous-traitants à la centrale de Fukushima daï-ichi. Selon le Maïnichi, leurs contrats n’étaient peut-être pas en règle et ils n’auraient pas reçu une formation suffisante en radioprotection. Il s’agit surtout de Brésiliens d’origine japonaise.

En 2014, TEPCo a fait construire de nombreuses cuves à la va-vite pour faire face à l’eau contaminée qui continue de s’accumuler jour après jours. La compagnie qui a remporté le contrat a sous-traité à une compagnie de soudure basée à Tôkyô qui n’avait pas assez de main d’œuvre. Elle a eu du mal à trouver assez de travailleurs japonais et a donc embauché environ 7 soudeurs étrangers intérimaires.

Un des travailleurs, d’origine brésilienne, a expliqué au quotidien que certains de ses camarades ne savaient pas lire le japonais alors que le manuel de radioprotection et le test sont rédigés dans cette langue. Il les a donc aidés à répondre aux questions.

Par ailleurs, la loi interdit le travail intérimaire quand il y a exposition aux rayonnement ionisant : l’employeur et le donneur d’ordre doivent être la même entité qui est responsable de la radioprotection. Les travailleurs étrangers ont été présentés comme étant salariés de l’entreprise de soudure alors que ce n’était pas le cas.

Selon la source du Maïnichi, il y avait un accord tacite dans le cadre d’une demande urgente. Chaque cuve était payée 2 millions de yens à l’entreprise de soudure.

Les boues de stations de lavage automobile radioactives à Fukushima

L’eau de lavage des automobiles est récupérée dans une fosse septique dont les boues sont devenues radioactives à Fukushima, au-delà de la limite de 8 000 Bq/kg fixée par les autorités après la catastrophe. Alors qu’il faut vidanger régulièrement ces fosses, où mettre les boues ? Dans plusieurs stations, la fosse est pleine.

Selon l’agence Kyodo, reprise par le Japan Times, Il y a quelques 1 700 stations de lavage à Fukushima où il y aurait plusieurs milliers de tonnes de boue accumulées. La contamination de monterait jusqu’à 57 400 Bq/kg pour les deux césiums radioactifs.

Dans certaines stations, les boues sont pelletées à la main pour éviter des débordements. Leur devenir n’est pas indiqué dans l’article. Les travailleurs prennent des risques ainsi, aussi bien bactériologiques, que chimiques et radioactifs.

Les associations professionnelles concernées en appellent à TEPCo et au gouvernement pour trouver une solution, en vain. Le fait que, plus de cinq ans et demi après la catastrophe, rien n’ai été fait pour stocker ces déchets est un scandale.

Augmentation du risque de démence chez les personnes âgées qui ont perdu leur logement après le tsunami

Une étude, en accès payant, met en évidence une augmentation du risque de démence chez les personnes âgées qui ont perdu leur logement suite au tsunami du Tôhoku de 2011 par rapport à celles qui ont pu rester chez elles. Voir la dépêche Reuters et l’article de MedicalXpress.

Une équipe médicale a suivi 3 556 personnes âgées de 65 ans ou plus d’Iwanuma dans la province de Miyagi qui ont survécu au tsunami. Presque la moitié de la ville a été inondée en mars 2011. 38,0% des participants ont perdu un ou des amis et/ou des membres de leur famille dans la catastrophe et les logements de 58,9% des participants ont subi des dommages matériels.

Avant le tsunami, 4,1% des personnes âgées avaient des symptômes de démence. C’est 11,5% deux ans et demi après. Par ailleurs, 2,8% des participants avaient eu un accident vasculaire cérébral (AVC) avant la catastrophe et presque 6,5% après.

La perte du logement et du lien social semble augmenter le risque de déclin cognitif selon cette étude. Plus la maison est endommagée, plus le risque est grand. 2,9% des personnes suivies ont déclaré n’avoir aucun contact avec les voisins, même pas une salutation dans la rue. C’était 1,5% avant la catastrophe.

En revanche, la perte d’un ami et/ou d’un membre de la famille ne semble pas affecter le risque de démence.