Les sacs de déchets radioactifs seront mieux protégés

Après que de nombreux sacs de déchets radioactifs aient été emportés par les pluies torrentielles, le ministère de l’environnement s’est engagé à mieux les protéger. Ils seront mieux plus en hauteur par rapport aux cours d’eau ou fixés par des cordes. Un inventaire précis des sites d’entreposage avec leur contenu sera effectué.

Il est maintenant question de 439 sacs emportés par les inondations à Iitaté, dans la province de Fukushima. Presque 400 ont été récupérés, mais beaucoup étaient vides…

Nucléaire au Japon : encore des retards à l’allumage

J-Power, qui construit un nouveau type de réacteur à Ôma, dans la province d’Aomori, a annoncé le report d’un an de la date de démarrage prévue. Ce ne sera pas avant 2022. Officiellement, c’est à cause des retards pris par l’instruction des dossiers de sûreté par la NRA, et les contrôles. La compagnie doit reporter les travaux de renforcement de la sûreté. C’est typique de l’industrie nucléaire japonaise de reporter les retards sur l’autorité de sûreté nucléaire. Pourtant, en janvier dernier, le dossier de sûreté était insuffisant.

Rappelons que ce réacteur doit fonctionner entièrement au MOx, ce qui serait une première mondiale. Ce combustible dégage plus de chaleur, ce qui peut être problématique en cas de perte de refroidissement. La ville voisine de Hakodaté, sur l’île de Hokkaïdô, a porté plainte pour stopper le chantier.

A Higashidôri, toujours à Aomori, des chercheurs ont découvert des traces de tsunamis anciens à 10 et 15 m, d’altitude sur une colline située à une dizaine de kilomètres de la centrale nucléaire. Tôhoku Electric a estimé que la hauteur maximale serait de 11,7 m et rehausse la digue jusqu’à 16 m. La compagnie risque d’avoir à revoir ce risque et à rehausser plus la digue. Cela vient s’ajouter au problème des failles actives sur le site de la centrale.

Selon les chercheurs, le tsunami de 10 aurait eu lieu il y a environ 1 500 à 2 000 ans. Celui de 15 m, il y a 500 à 800 ans. Ils doivent encore établir s’il s’agit de tsunamis déjà connus ou de nouveaux tsunamis.

Enfin, Hokkaïdô Electric vient d’annoncer qu’elle ne pourra pas redémarrer trois réacteurs de sa centrale de Tomari avant la fin de l’année fiscale qui termine en mars 2016.

SI l’on refait un comptage rapide, il y avait, au Japon, 54 réacteurs de production d’électricité avant 2011. 6 ont été détruits ou endommagés par le tsunami à Fukushima daï-ichi. 5 autres ont été arrêtés définitivement car trop vieux. Il ne reste donc, officiellement, que 43 réacteurs au Japon. D’autres devraient aussi être arrêtés définitivement, comme à Fukushima daï-ni, Tsuruga… Pour le moment, un seul réacteur a redémarré et un second devrait suivre en novembre. Ce sera tout pour cette année. Cela donne un idée de l’état du parc japonais qui n’est toujours pas aux nouvelles normes de sûreté.

Nouvelle manifestation à Tôkyô contre le nucléaire et la nouvelle loi de défense

25 000 personnes étaient rassemblées dans le parc de Yoyogi à Tôkyô pour protester contre la politique gouvernementale concernant l’énergie nucléaire et la défense. Elles ont ensuite défilé dans les rues de Harajuku et Omotesandô.

La manifestation était organisée par un groupe anti-nucléaire qui a aussi pris position contre la nouvelle politique de défense du gouvernement. De nombreuses personnalités étaient présentes.

La commune de Minami-Sôma veut rendre les terrains où il y a des déchets, mais n’a pas de solution alternative

Fin juin, il y avait, à Fukushima, 1 134 sites temporaires d’entreposage des déchets radioactifs issus des chantiers de décontamination, avec un total de 6,4 millions de mètres cube. Ils sont souvent sur des terrains loués à des propriétaires privés. A cela, s’ajoutent les déchets accumulés sur les chantiers, faute de terrain temporaire.

Le gouvernement a bien l’intention de les reprendre pour les mettre sur un site centralisé de 16 km2 autour de la centrale accidentée, avec une capacité de 22 millions de mètres cube. Mais le projet avance lentement et les déchets attendent un peu partout. Certains sacs, pas prévus pour durer si longtemps, sont endommagés. D’autres viennent d’être emportés par les eaux, lors de pluies torrentielles.

A Minami-Sôma, la commune vient de décider de rendre une partie des terrains à leurs propriétaires et de ne pas renouveler le bail de location. C’est la première fois qu’une commune prend une telle décision. Il s’agit du deuxième plus grand site de la ville, situé à Baba, avec 12 hectares de rizières appartenant à 41 propriétaires terriens. Il y a 65 000 m3 de déchets.

En octobre 2011, quand le gouvernement a annoncé le centre d’entreposage centralisé, il a dit que les déchets seraient repris au bout de trois ans. La commune a donc signé un bail de trois ans qui arrive à terme en mars 2016. Les propriétaires veulent récupérer leur bien pour reprendre l’agriculture à partir de 2018. La commune n’a pas d’autre site pour ces déchets…

Accord entre TEPCo et le CEA pour échanger des informations

Alors que le premier ministre français est attendu au Japon début octobre pour signer des accords de coopération, le CEA et TEPCo ont signé un accord pour “échanger des informations et leur expérience dans le démantèlement”. Cela ressemble à un accord à minima. Il n’est même pas question d’avoir des projets ou des développements communs.

La communication de TEPCo présente de belles photos et de l’auto-satisfaction. Le CEA, quant à lui, n’a même pas jugé utile de communiquer sur l’évènement…

Voir les photos commentées et le communiqué de presse de la compagnie.

22% des opérateurs de centrale nucléaire n’auraient aucune expérience

Selon la télévision publique, la NHK, 22% des opérateurs de centrale nucléaire n’auraient aucune expérience. C’est le chiffre qui ressort d’une enquête auprès des 10 “exploitants” de centrales nucléaires menée à la fin août dernier. Pour la centrale de Sendaî où le réacteur n°1 vient tout juste d’être remis en route, c’est même 40%. C’est 37% à Shimané, 33% à Ikata et 30% à Genkaï.

L’arrêt prolongé des réacteurs fait que les nouvelles recrues n’ont aucune possibilité de pratiquer. Il y a bien des simulateurs, mais cela ne remplace pas complètement l’expérience en réacteur.

Le gouvernement envisage de limiter l’utilisation du charbon

Avec l’arrêt complet du parc nucléaire, les compagnies d’électricité ont investi dans des centrales à charbon à cause du coût de ce combustible très polluant. Ce sont ces mêmes compagnies qui disent ensuite vouloir faire du nucléaire pour limiter les rejets de gaz à effet de serre. Elles auraient pu investir dans des énergies alternatives moins polluantes…

Le gouvernement veut limiter à 50% la part du charbon dans les énergies fossiles utilisées pour produire de l’électricité. Certaines compagnie sont au-dessus de ce seuil et pourraient protester.

Avec l’ouverture complète du marché de l’électricité à partir de l’année prochaine, de nouveaux entrants pourraient miser sur cette énergie qui est la moins chère. Le but des autorités est de limiter la dépendance au charbon. L’idée est louable, mais le seuil de 50% est peu ambitieux. Il faudrait fixer un seuil inférieur et surtout décroissant avec le temps, car une centrale à charbon est ensuite utilisée pendant des décennies.

Petit tsunami au Japon

Le fort séisme qui a secoué le Chili a entraîné un petit tsunami sur les côtes japonaises qui a pu atteindre une hauteur de 80 cm. Aucun dégât n’a été noté. Il faisait environ 12 cm à la centrale de Fukushima daï-ichi et 30 cm à celle d’Onagawa dans la province de Miyagi.

Suite à l’alerte lancée par l’agence météo, de nombreuses personnes sont allées se réfugier en hauteur, avec des souvenirs terribles.

La nouvelle loi de défense adoptée malgré de fortes manifestations

La nouvelle loi de défense a finalement été adoptée par la chambre basse. La chambre haute devrait suivre. Des parlementaires en sont même venus aux mains.

A l’extérieur, les manifestations n’ont pas faibli, malgré les fortes pluies. Des manifestants ont tenté d’empêcher l’accès au parlement et il y a eu quelques échauffourées avec la police. Une centaine de manifestants se sont couchés sur la chaussée. Quand la police les prenait, d’autres les remplaçaient. Cela a duré une quarantaine de minutes.

Libération consacre un article à la montée en puissance des ces contestations au Japon. Un politologue se dit « très surpris par l’ampleur et l’aura d’un mouvement de contestation d’un nouveau genre ». Et d’ajouter qu’il a été “étonné de voir sur les réseaux sociaux et d’entendre dans les conversations des paroles positives de soutien alors que les années précédentes, une pareille mobilisation aurait généré beaucoup de scepticisme et de cynisme. » Il ressort aussi de cet article que le tsunami et la crise nucléaire de mars 2011 ont renforcé le sentiment de défiance. Les Japonais se sont alors rendu compte qu’une certaine idée d’un Japon sûr et protecteur de sa population avait pris fin à Fukushima. Il y a aussi beaucoup de jeunes.