Une des trois lignes de traitement de la station ALPS a dû être arrêtée suite un dysfonctionnement. L’eau à la sortie était trouble et TEPCo soupçonne un filtre défectueux. Elle était calcaire, ce qui empêche le retrait du strontium.
Ce n’est pas la première fois que TEPCo doit faire face à ce genre de problème. En mars denier, elle avait dû se résoudre à suspendre la station de traitement des eaux contaminées le temps de trouver une solution, en cours de test.
Archives mensuelles : septembre 2014
Plans d’évacuation peu réalistes
Selon l’Asahi, il n’y a pas assez de bus pour évacuer la population autour de plusieurs centrales nucléaires japonaises, dont celle de Sendaï (Kagoshima), qui devrait être la première à redémarrer. Et certaines compagnies de transport rechignent à exposer leurs employés en cas d’accident.
A Sendaï, les autorités provinciales n’ont réussi à s’assurer le service que d’un quart seulement des bus nécessaires pour évacuer la population située dans un rayon de 10 km. Le plan d’urgence doit aller jusqu’à 30 km…
Un syndicat de chauffeurs a fait savoir qu’il refuserait le plan s’il n’y a pas des mesures de protection de précisées. Quelle est la dose maximale qu’ils seraient autorisés à prendre ? Auront-ils un dosimètre ? Qu’en est-il de la prophylaxie à l’iode ? Devront-ils en prendre plusieurs fois ? A Fukushima, lors de la phase d’urgence, en mars 2011, aucun chauffeur n’aurait refusé d’aller chercher des personnes à évacuer. En revanche, des livreurs ont refusé d’aller dans les zones où il y avait ordre de confinement.
Le décompte qui a été fait suppose qu’une partie de la population évacuera par ses propres moyens et les bus sont pour les personnes qui ont besoin d’assistance ou qui n’ont pas de véhicule. Il faudrait environ 415 bus de 30 à 50 places. Seulement une centaine serait disponible.
A Tottori, il faudrait un millier de bus en cas d’accident à la centrale nucléaire de Shimané, la province voisine. Il n’y en aurait que la moitié. Et Shimané aurait besoin de 5 000 bus pour ses propres habitants ! Il n’y en a 10 fois moins.
Combustibles usés
Un comité scientifique japonais a recommandé que les compagnies d’électricité soient contraintes de construire de nouveaux centres d’entreposage des combustibles usés avant d’être autorisées à redémarrer leurs réacteurs nucléaires. Ces entreposages devraient pouvoir durer 30 ans.
Ce même conseil avait pris acte de l’échec gouvernemental de trouver un centre de stockage définitif et avait recommandé que ces combustibles usés soient entreposés de façon réversible pendant des siècles en espérant que les générations futures aient mieux à proposer. C’est dans cette même logique qu’il considère comme « irresponsable » d’autoriser l’exploitation des réacteurs sans avoir des sites d’entreposage. Ce point ne fait pas partie des nouvelles règles de sûreté.
Ce comité n’a qu’un rôle de conseil et le gouvernement n’est pas obligé de suivre.
Rachat de l’électricité verte
Kyûshû Electric va refuser toute nouvelle demande de rachat d’électricité d’origine renouvelable car elle a trop de demande et craint ne pas pouvoir réguler la distribution. En faisant la somme des demandes reçues, elle arrive à 80% de l’électricité consommée dans son secteur lors des pointes en juillet. Cela pourrait même dépasser la demande par moment.
La compagnie ne pourra pas faire face en cas de forte baisse de la production d’électricité renouvelable, ce qui pourrait déstabiliser le réseau et l’approvisionnement. En revanche, la compagnie va continuer à accepter les demandes des particuliers si elles ne dépassent pas 10 kWe.
Le gouvernement japonais s’est fixé comme objectif d’arriver à 20% d’électricité d’origine renouvelable. Avec la somme des projets acceptés, il arrive à 94% de cet objectif. Et 26% de ces projets sont à Kyûshû.
Les compagnies d’électricité se préparent à l’ouverture complète du marché et commencent à investir sur le territoire des autres compagnies. Ainsi, Kansaï Electric va construire une centrale à charbon de 112 MWe à Sendaï (Miyagi). Elle devrait alimenter Tôkyô en utilisant les lignes électriques de la concurrence.
Les travaux vont commencer dans un an et la centrale devrait entrer en service en 2017. Chûbu Electric va aussi construire une centrale à Shizuoka pour le marché tokyoïte. Chûgoku Electric envisage de faire de même.
Bref, le Japon aura trop d’électricité, même sans nucléaire…
Sort de Fukushima daï-ni
Yūko Obuchi, Ministre de l’industrie, a reconnu qu’il sera difficile de redémarrer les réacteurs de Fukushima daï-ni. Le premier ministre avait déjà dit la même chose par le passé. Pourquoi n’imposent-ils pas à TEPCo l’arrêt définitif ? Le gouvernement est actionnaire majoritaire. Le gouverneur l’a réclamé à la ministre.
Coût de la remise aux normes
Le PDG de Tôhoku Electric a annoncé que la remise aux normes de ses centrales d’Onagawa et Higashidôri allait coûter plus de 300 milliards de yens (2,2 milliards d’euros) à la compagnie. Un tiers est destiné à renforcer la résistance aux séismes et tsunamis. Elle espère un redémarrage au printemps 2016, au plus tôt.
Eau souterraine
L’eau souterraine pompée entre les réacteurs 2 et 3 vient de battre son record de contamination en tritium avec 9 300 Bq/L (prélèvement du 21 septembre 2014).
Devenir des réfugiés
Selon, l’Asahi, il y a encore presque 130 000 personnes déplacées à Fukushima. Et il y a, officiellement, un total de 15 281 jeunes qui doivent être scolarisés dans un autre établissement. Parmi eux, il y en a 9 767 en dehors de la province de Fukushima.
De nombreuses familles envisagent de s’installer là où elles sont maintenant et de ne pas rentrer chez elles.
En revanche, moins de jeunes partent à la fin de leurs études car le marché de l’emploi est porteur à Fukushima. Et puis, ils veulent s’engager pour reconstruire leur province.
Manifestation à Tôkyô
Toujours l’eau contaminée
Le système de filtrage du césium de la station de traitement des eaux contaminées s’est arrêté. Ce serait dû à une erreur humaine.
Comme TEPCo n’a pas réussi à créer un bouchon de glace dans la galerie souterraine située entre les réacteurs 2 et 3, elle a proposé à la NRA de cimenter la tranchée. Cette dernière a reconnu qu’il n’y avait probablement pas d’autre solution possible. Le sujet va être débattu lors de réunions communes.
La contamination en tritium de l’eau d’un puits situé en amont des réacteurs où l’eau est pompée pour être rejetée dans la mer, vient de battre son propre record avec 370 Bq/L (prélèvement du 22 septembre 2014). C’est moins que la limite de rejet qui est de 1 500 Bq/L.