Redémarrage d’Ôï 4

Le 9 mai 2018, Kansaï Electric a redémarré le réacteur n°4 de sa centrale d’Ôï, située dans la province de Fukui, sur la mer du Japon. Cela fait suite à la remise en service du réacteur n°3, en mars dernier. Les réacteurs 1 et 2 de cette même centrale ont été arrêtés définitivement.

Rappelons que les réacteurs 3 et 4 d’Ôï avaient redémarré durant l’été 2012, avant même le nouveau référentiel de sûreté entré en vigueur le 8 juillet 2013, pour être arrêtés à nouveau en septembre 2013. Cela avait provoqué de fortes manifestations au Japon. Puis, en 2014, la justice avait suspendu la remise en service de cette centrale car elle estimait que les risques sismiques avaient été sous-évalués. La compagnie a fait appel de cette décision. La procédure judiciaire est encore en cours, mais le jugement n’est pas suspensif. Le réacteur n°4 est donc à l’arrêt depuis 4 ans et 8 mois.

Les réacteurs 3 et 4 d’Ôï ont une puissance de 1 180 MWe chacun. Kansaï Electric pourrait baisser ses tarifs d’électricité, comme elle l’avait fait en août 2017, après le redémarrage des réacteurs 3 et 4 de Takahama.

C’est le 8ième réacteur à être remis en service au Japon depuis la catastrophe de Fukushima. Mais seulement 7 réacteurs fonctionnent actuellement, suite à l’arrêt d’Ikata 3 par la justice en décembre dernier. Quant à Genkaï 3, qui avait subi une fuite de vapeur à peine une semaine après sa remise en service en mars dernier, il fonctionne depuis le 18 avril dernier. Les 5 autres sont Sendaï 1 et 2 à Kagoshima, ainsi que Takahama 3 et 4 et Ôï 3. A noter que 15 réacteurs ont été arrêtés définitivement depuis la catastrophe de Fukushima. Le nombre de réacteurs de production d’électricité au Japon est donc passé de 54 à 39.

Kansaï Electric possède 11 réacteurs, tous dans la province de Fukui :

  • 4 sont arrêtés définitivement : Mihama 1 et 2, et Ôï 1 et 2 ;
  • 4 sont en service : Takahama 3 et 4, et Ôï 3 et 4 ;
  • 3 sont en travaux pour prolonger leur exploitation à 60 ans : Takahama 1 et 2, et Mihama 3.

Takahama et Ôï ne sont séparées que de 13,5 km. Cela peut être problématique en cas d’accident grave.

Visite virtuelle de la centrale de Fukushima daï-ichi

TEPCo a mis en ligne une visite virtuelle de la centrale de Fukushima daï-ichi. Les commentaires sont en japonais uniquement pour le moment. Même si vous ne comprenez pas la langue, les images sont très impressionnantes et parlent d’elles-mêmes.

En bas à gauche de l’écran, la position est indiquée, tout comme le débit de dose ambiant. A proximité du réacteur n°1, il y a 39,5 µSv/h ! Idem, derrière le réacteur n°2. Cependant, les valeurs affichées ne varient pas beaucoup au cours du déplacement. Ce doit donc être des valeurs moyennes.

La route n°2 montre les réacteurs n°1 et 2. La route n°3, les réacteurs n°2, 3 et 4. On voit notamment que les sols ont été entièrement bétonnés pour réduire les infiltrations d’eau de pluie et les infiltrations dans les sous-sols depuis les nappes phréatiques.

La route n°4 revient sur les réacteurs 2 et 3. Pour ce dernier, on voit encore les conséquences de l’explosion hydrogène.

La route n°5 nous emmène dans le réacteur n°5, qui n’a pas été accidenté. Ce n’est pas possible dans les réacteurs 1 à 4 car le débit de dose y est trop élevé.

La route n°6 montre les installations de traitement de l’eau contaminée et la route n°7, les cuves avec l’eau radioactive.

La route n°8 nous emmène vers les installations de gel du sol tout autour des réacteurs accidentés, mais l’on ne voit pas grande chose. La route 9, au centre de crise.

La route n°10 prétend montrer les déchets radioactifs, mais ne montre pas grande chose.

Des stagiaires vietnamiens envoyés à la centrale de Fukushima daï-ichi

Après le scandale lié à l’emploi de stagiaires vietnamiens sur les chantiers de décontamination, on apprend que 6 autres stagiaires vietnamiens ont été envoyés récemment à la centrale accidentée de Fukushima daï-ichi par une compagnie sous-traitante, Hazama Ando, alors que TEPCo interdit cette pratique depuis février 2017. Ils ont participé à la construction d’un incinérateur de déchets.

C’est le Maïnichi qui a révélé l’affaire. TEPCo précise que le travail n’a pas eu lieu en zone contrôlée et ne nécessitait pas de mesures de radioprotection particulières. Quatre de ces stagiaires venaient à peine d’arriver et ne comprenaient pas le japonais. Ils ont expliqué au quotidien avoir reçu des dosimètres, mais aucune information sur la dose reçue.

La compagnie sous-traitante se justifie par le manque de main d’œuvre.

Rappelons que le Vietnam a renoncé récemment à son programme nucléaire civil et que le programme de formation est supposé bénéficier au pays au retour des stagiaires. Comme l’explique le Maïnichi dans un autre article, ces stagiaires ont dû emprunter pour se rendre au Japon. Ils ne peuvent donc pas quitter la compagnie qui les formes, contrairement aux jeunes Japonais.