Les médias japonais l’avaient déjà annoncé et c’est maintenant officiel : Kansaï Electric va arrêter définitivement les réacteurs 1 et 2 de sa centrale d’Ôï située dans la province de Fukui pour des raisons économiques. Ils ont été mis en service en mars et décembre 1979 respectivement et le renforcement de la sûreté aurait coûté trop cher à l’exploitant. Avec chacun une puissance de 1 175 MWe, ce sont les réacteurs les plus puissants mis à l’arrêt définitif.
Ces deux réacteurs utilisent de la glace pour le refroidissement en fonctionnement normal ou pour réduire la pression en cas d’urgence. Il y en a 1 250 tonnes par réacteur, situées dans l’enceinte de confinement, qui est plus petite. Il est très compliqué de vérifier si ce système satisfait aux nouvelles normes de sûreté. Par ailleurs, KEPCo ne s’attend pas à une augmentation de la demande en électricité alors que le marché est ouvert depuis 2016.
En ce qui concerne les réacteurs 3 et 4 d’Ôï, ils ont obtenu l’autorisation de redémarrer, mais leur remise en service a été reportée suite au scandale de Kôbé Steel. Ces deux réacteurs sont aussi affectés par un autre scandale de falsification chez Mitsubishi des rapports de contrôle. Ce sont des produits avec du caoutchouc qui sont en cause et la centrale de Takahama est aussi affectée.
Kansaï Electric exploitait 11 réacteurs dans la province de Fukui avant la catastrophe à la centrale de Fukushima, qui produisaient 40% de son électricité. En avril 2015, elle a déjà arrêté définitivement les réacteurs 1 et 2 de Mihama. Cela lui fait donc 4 tranches en moins, soit le tiers de son parc.
Dans la province, qui est très dépendante du nucléaire pour ses finances et son économie, certains s’inquiètent pour l’avenir alors que d’autres se réjouissent car ils craignent l’accident grave comme à Fukushima, avec, sous les vents dominants, non pas la Pacifique, mais une des zones les plus peuplées du Japon.
Sur tout le Japon, si l’on fait un bilan :
- Il y avait 54 réacteurs de production d’électricité au Japon en 2010.
- 4 ont été détruits à Fukushima daï-ichi et deux autres arrêtés définitivement.
- En comptant ces deux réacteurs d’Ôï, 8 réacteurs ont ou seront mis à l’arrêt définitif.
- Cela fait donc 14 réacteurs en moins par rapport à 2010. Il restera donc officiellement 40 réacteurs en « service », dont Fukushima daï-ni qui ne redémarrera jamais, comme d’autres.
- A l’inverse, seulement 5 réacteurs ont été remis en service depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima dont un vient d’être arrêté par la justice.
Les 8 réacteurs arrêtés définitivement sont : Tsuruga 1 (Fukui), Genkaï 1 (Saga), Shimané 1, Ikata 1 (Ehimé), Mihama 1 et 2 (Fukui) et maintenant Ôï 1 et 2 (Fukui).