Les exploitants du nucléaire ne font pas assez d’efforts

La NRA a critiqué les exploitants du nucléaire japonais qui ne font pas les efforts nécessaires pour améliorer la sûreté de leurs installations. Un commissaire a, en particulier, visé l’exploitant de l’usine de retraitement de Rokkashô (Aomori), usine qui n’a jamais pu démarrer depuis qu’elle est terminée. La documentation transmise est incomplète et ne permet pas de juger de la sûreté de l’installation.
Les exploitants se contenteraient de tenter de démontrer sur le papier qu’ils satisfont aux critères imposés sans faire d’effort pour améliorer la sûreté.

Premier été sans nucléaire

Kyûshû Electric a resoumis son dossier de demande de redémarrage de sa centrale de Sendaï (Kagoshima), qui est la plus avancée. Ce nouveau dossier de 8 600 pages répond aux critiques de la NRA.
La NRA, l’autorité de contrôle, devrait rendre un premier avis le 9 juillet. Puis, il est prévu une consultation du public qui va durer un mois. En cas d’issue favorable, il faudra ensuite obtenir l’assentiment des élus locaux, contrôler les équipements et procédures.
L’exploitant prévoit donc un redémarrage en septembre au mieux.
Le parc nucléaire japonais sera donc complètement arrêté durant l’été, quand la demande est la plus forte à cause de la chaleur. L’an dernier, deux réacteurs avaient été redémarrés.

Prévisions de dose

Le gouvernement a fait une estimation des doses liées à l’exposition externe dans les zones évacuées à l’horizon 2021, c’est à dire après 10 ans. Après des travaux de décontamination, là où il y a 100 mSv/an, il y aura entre 9 et 20 mSv/an. Et là où il y a 50 mSv/an, il y aura entre 6 et 11 mSv/an. Ces calculs sont basés sur une hypothèse que les habitants passent 6,5 à 8 heures par jour à l’extérieur (selon les médias) et le reste du temps dans une maison en bois où l’exposition est moindre.
A titre de comparaison, la limite d’exposition en temps normal est de 1 mSv/an et les autorités ont augmenté cette limite à 20 mSv/an pour l’évacuation et pour le retour. Il a promis un retour à la limite de 1 mSv/an à long terme, sans donner de calendrier.
Comme les autorités semblent optimistes, cela signifie qu’elles ne vont pas passer à 1 mSv/an avant 2021. Pour s’approcher de la limite basse, il veut revoir la méthode de calcul et considérer un scénario moins pénalisant. Il espère ainsi pouvoir afficher des doses annuelles allant de 1 à 12 mSv/an.

ALPS et eau contaminée

TEPCo a relancé la dernière ligne de sa station expérimentale de traitement de l’eau contaminée, la célèbre ALPS, qui tombe souvent en panne. Deux lignes devront être arrêtées le mois prochain pour de la maintenance car la corrosion est très rapide.
Le stock d’eau contaminée dans les cuves à traiter s’élève à 360 000 m3. Il faut ajouter l’eau des sous-sols des bâtiments réacteur et turbine.

Reprise de la vente de shiitakés à Fukushima

La province de Fukushima veut reprendre la vente de shiitakés (champignons) produits localement. Ces champignons sont cultivés sur du bois dans des serres. Chez 4 producteurs, 3 à Daté et un à Shinchi, la contamination est inférieure à 100 Bq/kg. Actuellement, la décision d’autoriser ou d’interdire la vente de produits agricoles de fait à l’échelle d’une commune. Pour les shiitakés, les autorités veulent passer à l’échelle du producteur.
65 mesures ont été faites sur les champignons, en plus de celles sur le bois de culture. La contamination était inférieure à 6,6 Bq/kg pour le césium.

Records du jour de la contamination

Records du jour de la contamination de l’eau souterraine :
–    dans le puits de contrôle 2-7, situé près du rivage, il y a maintenant 1 300 Bq/L en bêta total (prélèvement du 20 juin 2014).
–    dans les puits de contrôle 0-1-2 et 0-4, il y a respectivement 24 et 44 Bq/L en bêta total (prélèvements du 22 juin 2014).
A titre de comparaison, TEPCo ne s’autorise pas à rejeter dans l’océan une eau qui contiendrait plus de 5 Bq/L en bêta total.
Dans le puits de pompage n°12 situé en amont des réacteurs, la contamination en tritium est de 1 800 Bq/L. Ce n’est pas un record, mais c’est toujours supérieur à la limite de 1 500 Bq/L que s’est fixée compagnie pour le rejet dans l’océan. Elle va donc profiter de l’effet dilution (prélèvement du 19 juin 2014). L’analyse de l’eau des cuves avant rejet est ici en anglais.