Réacteur n°3 : TEPCo continue le retrait des combustibles usés

La page de suivi du retrait des combustibles de la piscine du réacteur n°3 affiche le retrait de 252 assemblages sur 566, dont 200 de combustibles usés :

C’était 102 assemblages usés le 10 juin dernier et 18 en février 2020. Les opérations semblent se dérouler sans problème, désormais.

Démantèlement du restaurant “sushis atomiques” de Tomioka

Le restaurant “sushis atomiques” de Tomioka symbolisait l’emprise du nucléaire sur la région. La ville a été entièrement évacuée lors de la catastrophe nucléaire et peu de personnes sont revenues depuis (voir le bilan pour les 9 ans de la catastrophe). Le restaurant, abandonné, a été démoli. C’est plus simple que pour une centrale nucléaire…

Selon l’Asahi, le nom du restaurant proviendrait d’une chaîne basé à Nagoya. Le propriétaire a continué à payer le loyer dans l’espoir que la présence du bâtiment du restaurant contribuerait à entretenir les souvenirs de la catastrophe. Une fois l’ordre d’évacuation levé en avril 2017 pour la plus grande partie de Tomioka, il s’est alors accroché au restaurant, avec l’idée que sa vue rappellerait aux habitants de retour la façon dont les choses étaient avant et pendant la catastrophe. Mais il y a un an, alors que la reconstruction de Tomioka avançait, il a finalement décidé de le démolir.

Le propriétaire, qui s’est réinstallé à Iwaki, déclare au Asahi : “Je voulais dire aux gens qu’une fois qu’un accident se produit, l’endroit devient invivable. Je me sens un peu seul, mais je crois que le restaurant a rempli son rôle”. Il avait cru au “mythe de la sûreté nucléaire” propagé par le gouvernement central et les exploitants.

TEPCo a couvert la piscine de combustibles du réacteur n°1 pour la protéger des chutes de débris

TEPCo a publié des photos et une vidéo de ses opérations en vue de protéger la piscine du réacteur n°1 de la chute de débris lors du démantèlement du bâtiment réacteur. La compagnie va ensuite retirer la charpente métallique au dessus de la piscine et construire un nouveau bâtiment réacteur, à l’instar de ce qui a été fait pour les réacteurs n°3 et 4.

La couverture consiste en des sacs gonflables qui couvrent la piscine qui doivent protéger les combustibles dont le retrait n’est pas prévu avant 2027 – 2028.

Inspection de la piscine de combustibles du réacteur n°2

TEPCo a envoyé un robot inspecter la piscine de combustible du réacteur n°2. Et comme à chaque fois qu’un robot est impliqué, la compagnie communique pour vanter la technologie mise en œuvre. On a même droit à des photos et des vidéos !

TEPCo espère commencer à vider cette piscine entre 2024 et 2026. Elle contient 615 assemblages. Le bâtiment réacteur n’a pas été abîmé par une explosion hydrogène, contrairement aux réacteurs 3 et 4 où le retrait des combustibles a débuté ou est fini. Mais les niveaux de débit de dose y sont très élevés, ce qui complique les opérations.

Le 12 mai dernier, TEPCo a commencé par présenter le robot et les tests effectués : voir la page avec les photos et vidéo, ainsi que le document explicatif en anglais qui ne comprend pas grand chose d’intéressant.

Les investigations dans la piscine du réacteur n°2 ont commencé le 10 juin 2020 : voir la page avec les photos et vidéo, ainsi que le document explicatif en anglais. Pas d’endommagement particulier détecté en ce premier jour.

Le deuxième jour d’investigations a aussi donné lieu à des photos et une vidéo, ainsi qu’à un document explicatif en anglais. Là encore, pas de problème particulier détecté. La compagnie va maintenant analyser les images enregistrées pour détecter d’éventuels dommages.

Le gouvernement envisage de lever les derniers ordres d’évacuer avant la fin des travaux de décontamination

Les ordres d’évacuer ont été levés partout, sauf dans les zones dites de retour difficile, où l’exposition externe pouvait dépasser 50 mSv/an au début de la crise. Cela concerne encore sept communes. La décontamination y est beaucoup plus complexe et ne suffit pas à abaisser suffisamment les niveaux d’exposition. Alors, selon l’Asahi, le gouvernement japonais veut y lever les ordres d’évacuer avant même d’avoir terminé les travaux de réhabilitation, à la condition que les habitants ne reviennent pas !

Actuellement, il y a trois conditions à satisfaire avant de lever un ordre d’évacuer : l’exposition externe doit être passée sous la valeur de 20 mSv/an (ce seuil est très élevé en comparaison du seuil de 1 mSv/an utilisé ailleurs, où il n’y a pas eu d’accident) ; les infrastructures et les services comme les routes, l’eau, l’électricité doivent avaoir été rétablis et les travaux de décontamination doivent être terminés ; enfin, des discussions doivent avoir eu lieu avec l’équipe municipale. Pour accélérer le processus dans les derniers territoires évacués, le gouvernement envisage de revoir certaines règles dans les zones où l’exposition externe est passée naturellement sous la barre de 20 mSv/an.

L’ordre d’évacuer pourrait y être levé avant même que les travaux de décontamination aient été effectués, à la condition que personne n’y réside et que la commune en fasse la demande ! Les ministères de l’industrie et de l’environnement se seraient déjà mis d’accord et l’Autorité de régulation nucléaire seraient chargée d’y établir les règles de protection.

C’est la commune d’Iitaté qui aurait fait une telle demande en février dernier. L’ordre d’évacuer est maintenu dans le district de Nagadoro, toujours classé en zone dite de retour difficile. La commune aimerait qu’il soit partiellement levé en 2023. Les 11 foyers concernés n’ont aucune intention de retourner vivre chez eux, même si cet ordre est levé.

La commune aimerait créer un parc dans la zone la plus contaminée. Iitaté n’est pas seule commune concernée par ces difficultés. C’est une façon d’entériner le non-retour des populations dans certaines zones, sans le reconnaître puisque l’ordre d’évacuation sera levé là où il n’y a plus personne à évacuer.

La moitié de la cheminée des réacteurs 1 et 2 a été démantelée

TEPCo annonce avoir démantelé la moitié de la cheminée commune aux réacteurs 1 et 2. La compagnie a mis en ligne des photos et une vidéo pour l’occasion. La cheminée avait une hauteur de 120 m.

Les travaux se sont révélés être plus complexes que prévu. Ils avaient dû être reportés en mai dernier suite à une erreur de calcul sur la hauteur de la grue. Puis, les premières opérations ont eu lieu en août 2019. Mais, la lame d’une scie circulaire s’est coincée, ce qui a entraîné une intervention humaine, avant la reprise des travaux en décembre 2019. Il y a eu aussi des problèmes de communication entre les engins commandés à distance et le poste de commande. A chaque fois, cela a conduit à une interruption.

La cheminée est très contaminée et TEPCo ne donne aucune indication sur le devenir des ces déchets radioactifs.

COVID-19 : Après l’extension de l’état d’urgence sanitaire à tout le pays, TEPCo va réduire le nombre de travailleurs à la centrale de Fukushima daï-ichi

Face à la progression des cas de COVID-19, le gouvernement japonais a dû se résoudre à étendre à tout le pays l’état d’urgence sanitaire, après l’avoir seulement déclaré dans 7 provinces. TEPCo va donc réduire le nombre d’intervenants sur le site de la centrale de Fukushima daï-ichi afin de limiter la progression du coronavirus.

Il y a actuellement environ 3 000 personnes chaque jour sur le site de la centrale nucléaire accidentée. La réduction du nombre de travailleurs va entraîner des retards dans les travaux. Cependant, certaines opérations, comme le refroidissement des réacteurs ou la gestion de l’eau contaminée, ne peuvent pas être arrêtées.

TEPCo ne sait pas comment reprendre des sacs de sable très contaminés

Au début de la catastrophe, TEPCo avait utilisé les sous-sols de deux bâtiments pour y mettre de l’eau très contaminée. Elle avait mis des sacs de sable chargé en zéolites pour absorber le césium.

La compagnie veut maintenant purger les sous-sols de l’eau contaminée, mais elle ne sait pas comment reprendre le sable. Il y en a 26 tonnes, selon l’Asahi. Des mesures de débit de dose auraient été effectuées en décembre 2018 faisant apparaître des valeurs élevées. Des investigations complémentaires ont été effectuées depuis à l’aide d’un robot plongeur. Les sacs émettraient 3 à 4 sieverts par heure ! C’est une dose létale en quelques heures ! Un échantillon de sable prélevé avait une concentration en césium de 130 GBq/kg (130 milliards de becquerels par kilogramme).

TEPCo devait avoir fini de purger l’eau à la fin 2020. Ce sera après 2023. L’eau, pour le moment, sert d’écran aux radiations émises par les sacs. La compagnie doit trouver un moyen de reprendre les 26 tonnes de sable et de les emballer dans des conteneurs suffisamment protecteurs.

1 370 milliards de yens pour récupérer le corium des réacteurs 2 et 3

Selon l’Asahi, TEPCo a estimé que le retrait du corium de deux des trois réacteurs accidentés durera 12 ans et lui coûtera 1 370 milliards de yens (11,5 milliards d’euros). Il n’y pas d’estimation pour le réacteur n°1, car la compagnie ne sait pas encore comment s’y prendre.

Les investigations complémentaires et la décontamination des lieux d’intervention devrait coûter 330 millions de yens (2,75 milliards d’euros), les premiers tests dans le réacteur n°2, 20 milliards de yens (167 millions d’euros) et la construction des installations pour le retrait du corium des réacteurs 2 et 3, 1 020 milliards de yens (8,5 milliards de yens).

TEPCo prévoit toujours de commencer par le réacteur n°2 avant la fin de 2021. Et pour le réacteur n°3, qui contenait du combustible MOx, ce sera avant 2031.

La compagnie prévoit 79 milliards de yens (658 millions de yens) de bénéfice en 2019, en baisse de 66% par rapport à 2018. Mais elle continue à être aidée par le gouvernement, qui lui a prêté près de 80 milliards d’euros, sans intérêt.

Les informations de TEPCo sont ici en japonais.