Réacteur n°2 : le robot nettoyeur a dû faire demi-tour après deux heures

Comme annoncé, TEPCo a inséré un robot nettoyeur sur la passerelle située dans l’enceinte de confinement du réacteur n°2. Il est équipé d’un chasse-neige à l’avant, de deux caméras et d’un jet d’eau sous pression.

Le robot n’a pu nettoyer que sur un mètre au lieu des 5 espérés. Selon le document en japonais mis en ligne par TEPCo, par endroits, les dépôts étaient plus adhérents que ce qui était prévu, ce qui a ralenti la progression du robot. Il y a des zones où le robot ne pouvait pas avancer. Il y a jusqu’à 2 cm de dépôts qui peuvent être de l’isolant et de la peinture qui ont fondu avant de se coller à la passerelle. Lors d’une première tentative, la pompe à eau n’avait pas fonctionné.

Après deux heures d’activité, les caméras se sont obscurcies et le robot a été rapidement retiré. TEPCo pense que c’est dû aux taux de radiation extrêmement élevés. La caméra ne peut supporter qu’une dose cumulée de 1 000 Sv environ. L’analyse des images donne un débit de dose approximatif de 650 Sv/h. C’est encore plus que la valeur record d’il y a quelques jours (530 Sv/h). La compagnie hésite à envoyer le robot mesureur, nommé “scorpion”, car il pourrait ne prendre des données que pendant deux heures seulement.

Ce n’est pas sous la cuve que les débits de dose sont les plus élevés et TEPCO ne comprend pas pourquoi.

TEPCo a mis en ligne une nouvelle série de photos et une vidéo. La vidéo montre l’ampleur et la difficulté de la tâche attendue pour ce petit robot.

Mise à jour du 10 février : TEPCo a publié un communiqué de presse en anglais, accompagné des mêmes photos et vidéo et de la note technique.

10 installations nucléaires risquent d’être inondées en cas de pluies torrentielles

En septembre dernier, 6,5 m3 d’eau de pluie avaient pénétré dans le réacteur n°2 de la centrale de Shika exploitée par Hokuriku Electric. Un tableau électrique avait alors disjoncté. Il avait alors été découvert qu’une galerie souterraine avec des câbles électriques n’était pas étanche.

En novembre 2016, l’Autorité de Régulation Nucléaire, la NRA, avaient demandé à tous les exploitants nucléaires de vérifier l’étanchéité de leurs installations. Il en ressort que 10 d’entre elles ont des galeries souterraines qui pourraient être inondées en cas de pluies torrentielles.

Il s’agit des centrales nucléaires de Shika, bien-sûr, de Kashiwazaki-Kariwa, de Fukushima daï-ni, d’Onagawa, de Hamaoka, de Shimané, de Tsuruga, des usines de retraitement de Tôkaï-mura et de Rokkashô-mura, ainsi que du surgénérateur Monju. La NRA leur a demandé de prendre les mesures nécessaires. On peut espérer qu’elle sera plus prévoyante dans l’avenir et que les contrôles ne soient pas seulement demandé quand un problème est découvert dans une centrale.

L’étanchéité a déjà été renforcée à la centrale de Sendaï qui est en exploitation.

TEPCo veut passer l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur n°2 au nettoyeur haute pression

La découverte récente de gravats qui pourraient être du corium sur une plateforme de l’enceinte de confinement du réacteur n°2 et les débits de dose extrêmement élevés pourraient condamner plus rapidement que prévu les robots que TEPCo prévoit d’envoyer. La compagnie veut donc d’abord nettoyer au préalable le passage avec de l’eau sous pression. L’avant de l’appareil sera aussi équipé d’un petit chasse-neige et il y a des caméras à l’avant et à l’arrière. Voir le schéma page 3 de ce document en japonais.

Ce même document montre de nouvelles photos et sur sa dernière page, les débits de dose en trois points situés à l’intérieur de l’enceinte de confinement.

Premiers tests de réutilisation de sols radioactifs

Selon les données officielles, les travaux de décontamination devraient engendrer environ 22 millions de mètres cubes de déchets radioactifs pour lesquels les autorités sont toujours à la recherche de solutions définitives. Voir notre article sur le problème sans fin des déchets radioactifs.

La première étape va consister à regrouper les terres radioactives sur un entreposage centralisé qui va couvrir une surface de 16 km2. Cela avance lentement puisque, selon le dernier décompte officiel, les autorités n’ont pu signer de contrat qu’avec 580 propriétaires fonciers, pour une surface totale de 250 hectares, soit à peine 15,6% de la surface totale. Les autorités se sont engagées à ne pas y laisser les déchets radioactifs plus de 30 ans.

La seule proposition concrète a été d’en recycler une partie dans des ouvrages de construction, comme des routes, digues… Le gouvernement a adopté cette politique le 1er juillet 2016, malgré les réserves des experts consultés. Il y a un risque élevé de perte de mémoire avec des déchets qui resteront radioactifs très longtemps car la limite de libération pour réutiliser les sols radioactifs est maintenue à 8 000 Bq/kg. Cette limite de libération était de 100 Bq/kg avant l’accident.

Selon le Maïnichi, le gouvernement s’apprête à faire un premier test de recyclage des sols contaminés à Minami-Sôma pour faire du terrassement. Cela concerne un millier de sacs d’un mètre cube et le projet devrait coûter 500 millions de yens (4 millions d’euros). Les débits de dose seront mesurés.

Le maire de Minami-Sôma se serait opposé à la limite de 8 000 Bq/kg et aurait obtenu, en juin 2016, que soit utilisée une limite à 3 000 Bq/kg. C’est cette limite qui aurait été utilisée pour la réutilisation des débris du tsunami à Minami-Sôma, Namié et Naraha. 350 000 mètres cubes de débris auraient ainsi été réutilisés, notamment le long du littoral avant d’y planter des forêts pour protéger contre les tsunamis.

L’article n’indique pas comment ce seuil de 3 000 Bq/kg a été fixé.

Réacteur n°2 : nouvelles images et niveau de radiation record

TEPCo a pris de nouvelles images de l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur n°2 à l’aide d’une caméra fixée au bout d’un tuyau qui viennent compléter celles du 30 janvier dernier :

  • Un premier assemblage de photos montre que la grille métallique de la plateforme située sous la cuve du réacteur est percée. Le trou, d’un mètre de diamètre environ, a probablement été percé par le corium en fusion qui s’écoulait de la cuve.
  • Le second assemblage de photos montre des dépôts qui pourraient être du corium durci.

Selon les médias japonais, des débits de dose record ont été estimés pat TEPCO à l’intérieur de l’enceinte de confinement : jusqu’à 530 Sv/h. Cela fait 530 000 mSv/h à comparer à la limite de 20 mSv par AN des travailleurs. Le démantèlement va être excessivement complexe à mettre en œuvre.

L’estimation a été faite à partir de l’impact des radiations sur les images. TEPCo estime l’incertitude à 30%, mais cela reste à un niveau extrêmement élevé.

Le trou pourrait entraver le déplacement du robot. TEPCo va revoir ses déplacements avant de l’envoyer.

Voir aussi quelques explications techniques en anglais.