Des photos et quelques explications en japonais à propos de la fuite qui a eu lieu sur le circuit de refroidissement de la piscine du réacteur n°5. Les photos font apparaître une forte corrosion. La vanne a été remplacée.
Archives mensuelles : juillet 2014
Rapport américain sur les leçons de Fukushima
L’Académie Nationale des Sciences américaine vient de publier un rapport sur les leçons de Fukushima appliquées aux réacteurs nucléaires américains. Le rapport est accessible gratuitement en ligne ici, après s’être inscrit.
TEPCo a publié un communiqué de presse pour dire que le rapport ne faisait que reprendre ce que TEPCo a déjà mis en place. Et de se féliciter des leçons qui vont permettre une amélioration de la sûreté des réacteurs de la planète. Pour peu, la compagnie se féliciterait presque de l’accident. Ces gens sont sans vergogne.
Nouveaux robots pour le démantèlement
TEPCo a mis en ligne des images de robots partiellement financés par de l’argent public pour rechercher des fuites. Un robot nageur et un robot rampant ont ainsi été testés dans le réacteur n°2 et les tests seraient concluants. Aucune fuite n’aurait été trouvée pour le moment.
L’industrie japonaise veut faire de cet accident une opportunité pour être bien positionnée dans le marché mondial du démantèlement nucléaire qui va exploser dans les années à venir. D’où le communiqué.
Records de la contamination de l’eau souterraine
Records du jour de la contamination de l’eau souterraine : dans les puits 1-14 et 1-17, il y a respectivement 12 000 et 150 000 Bq/L en bêta total (prélèvements du 28 juillet 2014).
A titre de comparaison, TEPCO ne s’autorise pas à rejeter dans l’océan une eau souterraine qui aurait plus de 5 Bq/L en bêta total.
Témoignage de l’ancien directeur en ligne
L’Asahi a fini de mettre en ligne des extraits traduits en anglais du témoignage de l’ancien directeur de la centrale de Fukushima daï-ichi durant les premiers mois de la catastrophe. Quant au gouvernement, il ne semble toujours pas disposé à tout rendre public.
Suite des révélations sur la corruption
Après les révélations sur Chubu Electric, les langues se délient. Chimori Naïto, 91 ans, un ancien vice-président de Kansaï Electric Power Compagny (KEPCO), a révélé que Yoshishigé Ashihara, qui a été président de la compagnie, a versé de l’argent à 7 premiers ministres. Y. Ashihara a décédé en 2003 à l’âge de 102 ans. Les versements de 20 millions de yens par an (146 000 euros au cours actuel), ont commencé en 1972 et ont duré 18 ans. A l’époque, ce n’était pas interdit. Mais, en 1974, les compagnies d’électricité ont décidé d’arrêter face à l’opposition des consommateurs qui ne voulaient pas payer ces dons via leurs factures. Mais l’interdiction n’était que superficielle selon Chimori Naïto. Impossible d’arrêter les versements pour ne pas déplaire aux politiciens.
A l’époque, Chimori Naïto pensait que c’était utile pour promouvoir l’énergie nucléaire et était fier de son action. Mais depuis, il y a eu une catastrophe nucléaire de grande ampleur, ce qui l’a fait réfléchir. La venue d’un journaliste de l’Asahi, a fait qu’il pense qu’il fallait témoigner avant de mourir. Pour les générations futures.
Il était présent quand l’argent était versé, deux fois par an, à la mi-août, au moment de la fête des morts (o-bon), et au moment du nouvel an. D’autres hommes politiques ont aussi reçu des dons en fonction de leur soutien à l’énergie nucléaire. En tout, KEPCo distribuait chaque année plusieurs centaines de millions de yens (plusieurs millions d’euros au cours actuel).
Les premiers ministres qui ont bénéficié de ces dons sont : Kakuei Tanaka, Takeo Miki, Takeo Fukuda, Masayoshi Ohira, Zenko Suzuki, Yasuhiro Nakasoné et Noboru Takeshita. Seul Nakasoné est encore en vie et n’a pas confirmé.
Sondage sur le redémarrage de la centrale de Sendaï
Première distribution de comprimés d’iode
Les autorités ont commencé à distribuer des pastilles d’iode autour de la centrale de Sendaï (Kagoshima), dont le dossier de sûreté a été jugé recevable par la NRA.
La NRA avait recommandé de distribuer les pastilles dans un rayon de 30 km et la distribution n’a lieu que dans un rayon de 5 km ! Il n’y aura pas de distribution au-delà. Le Japon peine à tirer les leçons de la catastrophe en cours. A Fukushima, il aurait fallu distribuer de l’iode jusqu’à 50 km !
4 700 personnes sont concernées autour de Sendaï. 2 661 personnes en ont reçu ce dimanche après avoir vu un médecin. La deuxième distribution aura lieu en septembre prochain.
C’est la première fois que de telles pastilles sont distribuées au Japon. 39 personnes les ont refusées.
Fortes chaleurs au Japon
Déchets radioactifs : pas d’achat des terrains
Le gouvernement est à la peine pour le site d’entreposage des déchets issus de la décontamination qu’il veut installer à Ôkuma et Futaba. Il voulait acheter les terrains mais certains propriétaires ne veulent pas vendre. Le gouvernement a promis que les déchets n’y resteront pas plus de trente ans et qu’il trouverait un site de stockage définitif en dehors de la province de Fukushima. Mais les propriétaires en question n’y croient pas, bien entendu. Qui va accepter ces déchets près de chez lui ? Ils ne veulent donc pas vendre de peur que ce stockage devienne définitif.
Le gouvernement a donc renoncé à l’achat et va louer les terrains en question. Il a besoin de 16 km2 pour y mettre entre 16 et 22 millions de mètres cube et espère toujours commencer les travaux en janvier 2015. Il va aussi augmenter le soutien aux personnes évacuées, mais les paroles du ministre de l’environnement, qui a expliqué que l’argent viendrait à bout des réticences. (Une telle gaffe n’est pas une surprise. Avoir mis une telle personne à l’environnement est symptomatique du peu de considération de ce poste, même après une catastrophe écologique d’une telle ampleur.)
Les deux communes sont classées dans la zone de retour difficile à cause des niveaux de contamination. 17 000 personnes ont dû les quitter.