Marchandages

Le tracé de la future ligne à grande vitesse (Shinkansen) fait l’objet d’âpres négociations, les élus locaux voulant un passage près de chez eux. Et, d’après le Japan Times, ceux qui ont du nucléaire ont un moyen de pression supplémentaire : leur feu vert en faveur du redémarrage en échange de la ligne à grande vitesse. Le gouverneur de Fukui est un spécialiste de ce genre de marchandages. A quoi tient la politique énergétique du pays…

Politique énergétique de TEPCo

TEPCO n’a pas encore obtenu l’autorisation de redémarrer deux réacteurs de sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa (Niigata) qu’elle rêve déjà d’en redémarrer deux autres pour en avoir 4 en fonctionnement en 2015. Ce sont les réacteurs n°1 et 5 qui devraient suivre alors que le 1 est sur une faille maintenant considérée comme active. Est-ce une annonce pour rassurer les banques ?

Par ailleurs, TEPCo et Mitsubishi veulent construire deux centrales à charbon à Fukushima. Une à Hirono et une à Iwaki. Elles feront 500 MW chacune pour un démarrage prévu en 2020 environ. C’est surtout Mitsubishi qui va financer la construction et TEPCo assurera l’exploitation.

Stockage des déchets radioactifs

Le gouvernement envisage d’acheter les terrains autour de la centrale de Fukushima daï-ichi afin d’y entreposer les déchets radioactifs. Il est question de 15 km2, ce qui signifie des milliers de propriétaires. La bande fait 5 km de long dans la direction Nord-Sud et 3 km de large dans la direction Est-Ouest. Il s’agit aussi de créer une zone tampon autour de la centrale où il n’y aura pas de retour des populations.

22ième versement

TEPCo a reçu 119,2 milliards de yens (presqu’un milliard d’euros) d’aide supplémentaire de la part des autorités. Il s’agit d’un prêt sans intérêt pour aider la compagnie à indemniser les victimes de la catastrophe nucléaire. C’est le 22ième versement.

Par ailleurs, le comité en charge de définir le niveau d’indemnisation propose de verser une somme forfaitaire aux personnes originaires de zones où l’irradiation externe dépasse les 50 mSv/an et où le retour n’est pas possible avant longtemps.

Transport du premier container de la piscine n°4

TEPCo a transporté le container de transport chargé de 22 assemblages de combustible neuf de la piscine du réacteur n°4 vers la piscine commune. Elle a mis en ligne des photos et une vidéo.
Les médias ont aussi envoyé des hélicoptères pour couvrir l’évènement, ce qui n’a pas été du goût de TEPCo qui a protesté pour des raisons de sécurité.
Cette opération devra être répétée 70 fois environ.

Tests sur la station ALPS

TEPCo a débuté des tests sur la chaîne B de sa station ALPS de traitement des eaux contaminées. Les trois chaînes sont donc en fonctionnement pour test maintenant. Elles avaient été arrêtées en juin dernier suite à des fuites dues à des problèmes de corrosion.
Une fois les tests terminés, TEPCo ne devrait utiliser que deux chaînes sur trois en parallèle. Chaque chaîne peut traiter 250 m3/jour. Si tout va bien, le nombre de chaîne devrait être doublé, grâce à un soutien financier gouvernemental.

Auto-contrôle de l’exposition

L’autorité de sûreté, la NRA, a confirmé son intention de proposer au gouvernement de passer d’une dose estimée à une dose mesurée en fournissant un dosimètre à chaque personne qui rentrera chez elle. Le but est d’obtenir une dose plus faible et de rassurer les gens. Une équipe de conseillers dans chaque commune va aider les populations à réduire leur dose. On propose donc aux populations évacuées de rentrer vivre dans la zone contrôlée d’une centrale nucléaire avec limite de dose égale à celle des travailleurs et dosimètres. Les autorités se défaussent de leur pouvoir régalien de protéger les populations sans pour autant les consulter sur leur avenir et leurs droits.
Et les dosimètres distribués aux enfants et femmes enceintes de zones non évacuées n’affichent que les doses cumulées. Il n’est donc pas facile de s’en servir pour tenter de diminuer la dose reçue en contrôlant l’impact de chaque action. Les autorités envisagent donc de procurer un dosimètre plus évolué qui peut aussi donner le débit de dose, la moyenne journalière ou hebdomadaire.
Le ministère de l’environnement va inscrire 670 millions de yens (5 millions d’euros) à son budget de l’an prochain, pour financer 4 200 dosimètres. Cela fait cher le dosimètre…

Recherche de site d’enfouissement des déchets

Le gouvernement japonais attendait depuis 2002 que des communes se portent volontaires pour accueillir un centre d’enfouissement les déchets nucléaires les plus radioactifs qui sortent des centrales. Faute de candidat, il va changer son approche. La commune de Toyo (Kôchi) avait candidaté, puis s’était rétractée face à l’opposition des habitants. Le gouvernement va rechercher lui-même le site le plus adapté, proposer des mesures d’accompagnement financier et aller rencontrer les élus locaux pour les convaincre. Une carte des lieux potentiellement favorables, où l’activité sismique et volcanique est réduite, devrait être publiée l’an prochain.
Le gouvernement devrait aussi réorganiser l’organisme en charge des déchets.