L’Asahi consacre un article à la spirale d’irresponsabilité qui a conduit à nier les fuites en mer jusqu’à l’été 2013 alors que tout le monde savait. La troïka de l’irresponsabilité, comme l’appelle le quotidien, qui regroupe TEPCo, le ministère des finances et celui de l’industrie, se chamaille encore pour savoir qui va prendre en charge l’eau contaminée, la décontamination et le démantèlement. En attendant les fuites en mer continuent…
TEPCo, ne voulant pas payer, a tout fait pour reculer les mesures pour colmater les fuites. Elle aurait pu installer un mur souterrain en amont pour dévier l’eau souterraine, mais n’a rien fait. Le gouvernement propose maintenant une technologie beaucoup plus complexe qui consiste à geler le sol.
Pendant tout ce temps, les deux ministères se disputaient pour savoir qui doit payer la décontamination. 5 mois après le déclenchement de la catastrophe, une loi a établi que le gouvernement allait avancer l’argent, mais se ferait rembourser par la compagnie, au nom du principe pollueur-payeur. Le ministère de l’industrie a fait pression sur le nouveau parti au pouvoir pour changer la loi et faire prendre en charge une partie de la décontamination par le contribuable. Mais le ministère des finances a réussi à changer le texte de la nouvelle proposition de loi pour ne pas engager l’argent public.
En ce qui concerne la prise en charge du démantèlement par une agence d’Etat, c’est le ministère de l’industrie qui s’y est opposé car il ne voulait pas être tenu pour responsable et trouvait bien pratique d’avoir TEPCo comme bouc-émissaire.
En attendant, les dernières nouvelles de l’eau souterraine : La contamination bêta totale de l’eau du du fameux puits E1 diminue, mais celle en tritium reste très élevée (prélèvements du 21 novembre et du 22 novembre). La contamination de l’eau dans les bâtiments turbine 1 et 2 est aussi très élevée : il y a 3,3 millions de Bq/L en césium dans le 1 et 22,6 millions Bq/L dans le 2. Pour la contamination bêta totale, c’est respectivement 3,4 millions et 91 millions de Bq/L. Le tritium n’est pas indiqué.
TEPCo a mis en ligne des résultats de mesure sur des poissons pêchés à 20 km de la centrale de Fukushima où un spécimen dépasse les 100 Bq/kg en césium total et dans le port devant la centrale où la contamination est beaucoup plus forte, allant jusqu’à 110 000 Bq/kg.
L’autorité de sûreté japonaise a mis en ligne un bilan de la surveillance de la pollution marine. On retrouve du césium à des centaines de kilomètres de la côte du Japon.