Le parcours de la flamme olympique encore contaminé à Fukushima

Le gouvernement japonais a placé les jeux olympiques de 2020 sous le signe de la reconstruction, même s’ils auront lieu à… Tôkyô. Mais la flamme olympique partira de la province de Fukushima le 26 mars prochain.

Le parcours se fera sous la forme d’un relai : chaque personne portera la flamme sur 200 m environ. Une dizaine de personnes par commune traversée devraient donc être impliquées. Le transport se fera par voiture entre chaque commune. La flamme olympique va rester 3 jours à Fukushima. Voir son parcours sur le site du comité olympique, en japonais et en anglais, ainsi qu’une présentation en français.

Un collectif d’associations, auquel participait Chikurin, le laboratoire mis en place à Tôkyô avec le soutien de l’ACRO, a effectué des mesures de débit de dose ambiant et des prélèvements de sol tout le long du parcours de la flamme olympique. Les résultats ont été présentés lors d’une conférence de presse le 3 mars 2020. Voir la présentation faite.

Des mesures et des prélèvements ont été effectués sur 69 sites. Pour 43 site, le débit de dose ambiant à 1 m du sol dépassait 0,23 µSv/h, qui correspond au seuil à partir duquel le gouvernement japonais a engagé des travaux de décontamination. Cela correspond à 1 mSv/an. Voir nos explications sur les doses et les limites. Le site le plus contaminé a été trouvé à Iitaté : 0,85 µSv/h à 1 m du sol et une contamination surfacique de 2 140 000 Bq/m2. C’est plus que la limite normale d’1 mSv/an, mais c’est moins que la limite fixée à 20 mSv/an pour le retour des habitants par le gouvernement japonais.

L’exposition des relayeurs devrait être limitée car ils ne resteront pas longtemps sur place. Mais se pose tout de même la question de savoir ce qui justifie leur exposition. Les spectateurs, quant à eux, devraient très peu nombreux à cause du coronavirus. Le problème est pour les habitants qui sont là à l’année, car le parcours passe dans des zones où l’ordre d’évacuer a été levé.

Un livret en japonais présentant les résultats peut être commandé auprès de Chikurin (500 yens).

Voici plus d’information sur les sites investigués :

 

Ordre d’évacuer levé dans une toute petite partie de Futaba, d’Ôkuma et de Tomioka

Comme prévu, le gouvernement a levé l’ordre d’évacuer d’une toute petite partie de Futaba, commune entièrement évacuée. C’est la première qu’un tel ordre est levé dans une zone classée en “retour difficile”. L’exposition serait passé sous le seuil de 20 mSv/an, qui est encore très élevé.

Outre la dimension symbolique, le but principal est de rouvrir la voie de chemin de fer Jôban. L’ordre d’évacuer a été levé devant la gare. L’ordre d’évacuer sera aussi levé le 5 mars devant la gare d’Ôno, dans la commune d’Ôkuma et le 10 mars devant celle de Yonomori à Tomioka. Le train devrait reprendre du service dans ces gares à partir du 14 mars.

La surface totale des zones devant ces trois gares où l’ordre d’évacuer a été levé est de 0,54 km2. Personne ne va y vivre pour le moment.

Le gouvernement a aussi levé les restrictions d’accès de deux autres parties de Futaba, pour préparer le retour des habitants. Ils ne peuvent pas y habiter pour le moment, mais y aller dans la journée sans demander un permis. Cela ne représente que 4% de la superficie de la commune.

Il y avait 7 000 personnes à Futaba avant l’accident.

Le gouvernement veut faire passer la flamme olympique dans cette commune, à partir du 26 mars prochain. Mais, à cause du coronavirus, il devrait y avoir pas ou peu de spectateurs.