La commune d’Iitaté, située au-delà d’un rayon de 30 km, a été évacuée tardivement. L’ordre d’évacuer a été annoncé le 11 avril 2011 et les habitants avaient un mois pour partir (relire le suivi de la première année de la catastrophe). Pendant ce temps là, ceux qui n’avaient pas quitté les lieux par eux-mêmes ont été exposés aux retombées radioactives.
29 habitants d’Iitaté ont porté plainte contre TEPCo et l’Etat et demandent 200 millions de yens de dommages car les autorités leur avaient dit au début de la catastrophe qu’il n’était pas nécessaire de partir. L’absence d’information sur l’augmentation des niveaux de radiation les a privés de leur droit à évacuer et les a laissés exposés inutilement. Ils affirment également que l’évacuation de tout le village qui a suivi leur a fait perdre leurs maisons et leurs fermes, a détruit leur communauté et les a privés de leur ville natale.
Le chef des plaignants, Kanno Hiroshi, affirme qu’il a développé des maladies au cours des dix dernières années et que les inquiétudes concernant les effets des radiations ne s’estomperont jamais. Il tient le gouvernement et l’exploitant de la centrale comme responsables.
C’est la première plainte collective déposée pour demander une indemnisation suite à l’exposition aux radiations durant les premiers jours de l’accident nucléaire.
A noter que les premières mesures indépendantes effectuées par l’ACRO au Japon suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima concernaient Iitaté. Voir les résultats et le communiqué de presse de l’époque. Ces résultats démontraient une situation alarmante. L’ACRO écrivait que la contamination par l’iode 131 était prépondérante, avec des niveaux tels qu’il serait prudent d’évacuer le village d’Iitate : au lieu dit Maeda, nous avions détecté 1,9 million de becquerels par mètre carré. Concernant le césium radioactif, presque toutes les zones contrôlées par l’ACRO étaient au-dessus de des limites fixées en Biélorussie pour ouvrir le droit à la migration.