Kansaï Electric (KEPCo) vient de remettre en service le réacteur nucléaire Mihama-3, situé dans la province de Fukui. Arrêté en mai 2011, ce réacteur de 826 MWe était hors service depuis plus de 10 ans… C’est aussi le réacteur de plus de 40 ans à repartir. Il avait été mis en service en décembre 1976 et ne pourra donc être exploité que jusqu’en 2036. L’autorisation de prolongement de l’exploitation au-delà de 40 ans avait été demandée en avril 2015 et obtenue en novembre 2016, mais il a fallu faire les travaux de renforcement de la sûreté entre temps.
Les autorités régionales de Fukui avaient conditionné leur accord à la remise en service de tout réacteur à la création d’un entreposage pour les combustibles usés en dehors de la province. Elles ont mangé leur chapeau pour pouvoir bénéficier d’une manne financière supplémentaire liée au redémarrage du réacteur en se contentant d’une vague promesse…
Mihama-1 et 2 ont été arrêtés définitivement en avril 2015.
Il s’agit du 10ème réacteur nucléaire qui redémarre depuis la catastrophe de Fukushima, sur un parc de 54 tranches en 2010. Voir notre état des lieux sur le parc nucléaire japonais. Mais Mihama-3 devra être arrêté le 23 octobre 2021 car KEPCo n’a pas installé les moyens de protection contre les agressions terroristes dans les temps impartis. Une plainte a aussi été déposée auprès du tribunal d’Ôsaka pour obtenir sa suspension.
Les dernières remises en service de réacteurs nucléaires au Japon remontent à 2018. Il n’y en a pas eu en 2019 et en 2020. Il n’y en aura probablement pas d’autre en 2021…
Ce même jour, l’autorité de régulation nucléaire a validé le dossier de demande de remise en service de Shimané-2, après plus de 7 années d’instruction. Ce réacteur à eau bouillante satisfait donc aux nouvelles règles de sûreté établies après la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima daï-ichi. L’avis va être soumis à la consultation du public. De plus, l’exploitant, Chûgoku Electric, doit effectuer les travaux de renforcement de la sûreté. Ce ne sera pas avant début 2022. Il lui faudra aussi obtenir l’accord des autorités locales, sachant que cette centrale est située à proximité de Matsué, la capitale régionale et qu’il y a 460 000 habitants dans un rayon de 30 km.
Enfin, TEPCo a débuté les travaux de démantèlement de sa centrale Fukushima daï-ni, située à une douzaine de kilomètres au sud de la centrale accidentée. La compagnie espère terminer pour 2064. Le coût est estimé à 410 milliards de yens (3,10 milliards d’euros). Evidemment, il n’y a aucune solution de gestion des déchets radioactifs issus de ces travaux.
La décision d’arrêter définitivement cette centrale remonte à 2018 et l’autorisation à la démanteler au 28 avril 2021. TEPCo est donc en train de démanteler 10 de ses 17 réacteurs.