Rejets dans l’océan de l’eau contaminée : quels contrôles ?

TEPCo et les autorités ont décidé de rejeter dans l’océan l’eau contaminée qui s’accumule dans les cuves, après traitement. Pour le tritium, qui ne peut pas être filtré, la stratégie va consister à diluer cette eau de façon à ce que la concentration passe sous la limite de 1 500 Bq/L. Comment se fera le contrôle ?

TEPCo va d’abord effectuer une mesure de la contamination en tritium de l’eau qu’elle souhaite rejeter afin de déterminer le facteur de dilution à appliquer. Puis, une fois la dilution effectuée, des prélèvements auront lieu lors du rejet en mer. Mais, étant donné le délai nécessaire à la mesure, l’eau sera rejetée avant de connaître le résultat, selon le Maïnichi. Ce contrôle supplémentaire, en cours de rejet, a pour but de vérifier qu’il n’y a pas de dysfonctionnement et que la dilution dans de l’eau de mer se passe comme prévu. Pour attendre le résultat des contrôles avant rejet, il faudrait installer des cuves tampon qui vont compliquer les procédures et les rendre plus onéreuses. TEPCo préfère l’éviter. Elle doit soumettre sa procédure à l’Autorité de régulation nucléaire.

Mais, il n’y a pas que le tritium dans cette eau. Il faut aussi s’assurer que la contamination résiduelle de 63 autres radioéléments est bien inférieure aux limites autorisées. TEPCo a commencé à traiter une deuxième fois l’eau qui n’avait pas été traitée correctement. Les premiers tests étaient concluants et la compagnie a publié ses données relatives à la contamination résiduelle.

TEPCo a demandé à un laboratoire tiers, dont le nom n’est pas donné, de refaire les mesures et elle vient de rendre les résultats publics. Ils sont cohérents avec les siens. Mais le laboratoire tiers a mis deux mois pour analyser un échantillon, tout comme TEPCo. Ces délais doivent être réduits. Autre problème : comme il devra contrôler en continu, il doit s’assurer de bien disposer d’appareils redondants et de personnel qualifié en nombre suffisant afin de pouvoir faire face à une défaillance.

Les déchets issus de traitement de l’eau posent aussi un problème, comme nous l’avons rapporté. Leur contamination devrait aussi être contrôlée par des tiers…