Greenpeace dénonce la politique de retour du gouvernement japonais

Greenpeace a écrit aux autorités japonaises pour leur demander de reporter la date de retour des populations dans les territoires évacués à cause de la radioactivité. Comme nous l’avons signalé en mai dernier, le gouvernement a, en effet, récemment décidé que toute la population devrait être rentrée pour mars 2017 afin de cesser les indemnisations en mars 2018. Les personnes originaires des territoires classés en “zone de retour difficile” ne sont pas concernés par cette décision.

Pour Greenpeace, qui a fait tout une série de mesures à Iitaté, ce n’est pas possible. Les débit de dose relevés peuvent être encore très élevés, même à proximité de zones facilement accessibles. Les analyses de sol, effectuées par Chikurin, le laboratoire fondé avec le soutien de l’ACRO, mettent en évidence de fortes contaminations à proximité du barrage Gambé. Greenpeace a aussi mis en ligne une série de photos.

En effet, l’approche gouvernementale à propos des déplacés de la catastrophe nucléaire est, bien entendue, financière, mais aussi idéologique : il faut démontrer que la catastrophe est réversible. Certaines communes détruites par le tsunami sont reconstruites ailleurs, dans des villes nouvelles. C’est le cas, par exemple, de Tamaura-Nishi qui vient d’être inaugurée. Une telle approche semble exclue pour les territoires contaminés. Même le centre de stockage des déchets radioactifs, qui va couvrir 16 km2 autour de la centrale de Fukushima daï-ichi, avec environ 25 millions de tonnes de détritus, n’est officiellement là que pour 30 ans. Personne n’y croit, mais il ne faut surtout pas dire qu’il n’y aura pas de retour.

Le choix de rendre J-Village au foot est aussi purement idéologique. Il aurait été plus simple de créer un nouveau centre de formation et d’entraînement. Mais l’approche gouvernementale est “scientifique” et les réticences des habitants sont dues à des “rumeurs néfastes”…