Fin de l’indemnisation en 2018 pour les évacués

Selon l’Asahi, le ministère de l’économie se préparerait à demander à TEPCo de cesser toutes les indemnisations aux particuliers à la fin mars 2018. Il suppose, pour cela, que les travaux de décontamination seront terminés un an auparavant et que les ordres d’évacuer levés.

Reprenons la situation des réfugiés : les territoires évacués ont été divisés en trois zones en fonction du niveau de contamination (voir notre synthèse sur l’évacuation et les normes). Là où l’exposition externe est inférieure à 20 mSv/an est la zone de préparation au retour avec 31 800 habitants. Les travaux de décontamination terminés et les infrastructures et services rétablis, l’ordre d’évacuer est ou sera levé.

Là où l’exposition externe est comprise entre 20 et 50 mSv/an, est la zone de non-résidence, avec 23 000 personnes. Des travaux de décontamination doivent faire passer l’exposition externe sous la barre des 20 mSv/an. Puis, une fois l’infrastructure et les services rétablis, les ordres d’évacuation doivent aussi être levés.

Ce sont ces deux premières zones qui sont concernées par la nouvelle doctrine gouvernementale. Les 54 800 personnes concernées reçoivent, chaque mois 100 000 yens (830 euros) de TEPCo. Actuellement, il est prévu que ce soutien financier cesse un an après la levée de l’ordre d’évacuer. Le nouveau plan suppose que ces ordres d’évacuer seront levés avant six ans de catastrophe, c’est à dire avant mars 2017, sans exception. L’indemnisation cessera en mars 2018. Les personnes concernées auront reçu 8,4 millions de yens (70 000 euros) en tout. Si l’ordre d’évacuer devait être levé avant mars 2017, l’indemnisation irait jusqu’en mars 2018 avec le nouveau système.

Et si les travaux devaient prendre du retard, l’indemnisation s’arrêtera tout de même en 2018.

Un partie des responsables pensent que les gens ne veulent pas rentrer pour continuer à bénéficier de l’indemnisation. Cette nouvelle politique est supposée faciliter le retour. Même si c’est le cas pour quelques individus, la majorité hésite à rentrer à cause de la pollution radioactive persistante, du manque d’emplois ou de services, de l’éloignement des enfants ou petits-enfants etc etc.

Cette approche montre que c’est le coût de la catastrophe qui domine la politique gouvernementale. Rappelons que la limite fixée pour autoriser le retour, qui est de 20 mSv/an pour la seule exposition externe est trop élevée. Le gouvernement s’est engagé à revenir au niveau normal de 1 mSv/an mais sans donner de calendrier. Toujours pas de calendrier dans la nouvelle approche. Une fois les habitants rentrés, les engagements seront vite oubliés.

Les 24 400 habitants originaires de la zone dite de retour difficile, là où l’exposition externe peut dépasser 50 mSv/an, il n’y aura pas de retour avant longtemps, voire de retour possible. TEPCo a déjà versé 14,5 millions de yens (120 000 euros) à chacun d’entre eux.

A cela s’ajoutent les « déplacés volontaires » qui ne bénéficient que d’un logement gratuit s’ils sont partis assez tôt. Là aussi, comme nous l’avons rapporté, il y a une volonté de cesser le soutien financier dès 2017.

Pour les entreprises victimes de la catastrophe nucléaire, l’indemnisation devrait être prolongée d’un an et devrait cesser en février 2017. C’est en tout cas ce que va proposer le principal parti au pouvoir. Après, ce sera encore possible mais il faudra qu’il y ait une évaluation au préalable. A la fin mars, TEPCo avait payé 465,5 milliards de yens (presque 4 milliards d’euros) d’indemnisation pour les entreprises.