Le dossier de sûreté de la centrale d’Ikata jugé recevable

L’Agence de Régulation Nucléaire, la NRA, a, comme prévu, jugé que le dossier de sûreté du réacteur n°3 de la centrale d’Ikata dans la province d’Ehimé est recevable. C’est le cinquième réacteur à franchir cette étape. Aucun ne fonctionne. Et le redémarrage de ceux de Takahama est bloqué par une décision de justice qui vient d’être confirmée en appel.

Ce nouveau réacteur devrait être autorisé à utiliser du combustible MOx. Pour le moment, il n’est pas prévu de redémarrer les réacteurs 1 et 2. Si une demande de redémarrage devait être déposée pour eux, il faudrait revoir la gestion de crise sur plusieurs réacteurs. Le n°1 a presque 40 ans et le n°2 a été mis en service en 1982. Ils pourraient ne jamais redémarrer.

La décision, qui fait 427 pages, va être soumise pendant 30 jours à l’avis du public sur le site Internet de la NRA. Le redémarrage n’est pas encore pour tout de suite, car il faut faire les travaux de renforcement de la tenue aux séismes, mener les inspections et obtenir l’assentiment des élus locaux. Cette concertation devrait, une fois de plus, être limitée aux structures qui touchent des taxes de cette centrale.

Une vingtaine de personnes auraient manifesté leur opposition au redémarrage de ce réacteur devant le siège de la NRA. Il y a aussi une plainte déposée en décembre 2011 pour empêcher le redémarrage.

Les riverains sont inquiets car les plans d’urgence, non évalués par l’Agence, ne seraient pas réalistes. La centrale coupe une fine péninsule (voir la carte). En cas d’accident, il est possible que les 5 000 habitants qui vivent à l’Ouest ne puissent pas évacuer par la route. Les plans d’urgence prévoient donc une évacuation par la mer ou par les airs.

Le temps d’évacuation de toute la population située dans un rayon de 30 km pourrait prendre jusqu’à 16 heures et 30 minutes si un ferry est utilisé. En cas de tsunami, ce ne sera pas possible. L’évacuation par hélicoptères pourrait être beaucoup plus complexe à mettre en œuvre.

Rappelons qu’en juin 1988, un hélicoptère de l’armée américaine est tombé à proximité de cette centrale nucléaire.

Ce réacteur à eau sous pression a été mis en route en 1994 et est arrêté depuis avril 2011.