Renoncements en vue dans le nucléaire japonais

Les faits sont têtus et le gouvernement japonais doit se faire une raison. Dans une interview à l’Asahi, le ministre de l’industrie admet qu’il ne sera pas possible d’engager la construction d’un nouveau réacteur nucléaire dans les 10 prochaines années. L’opinion n’y est pas prête. Par ailleurs, un groupe d’experts du ministère de la réforme administrative remet en cause un contrat avec Orano pour le retraitement de combustibles usés.

Le ministère de l’industrie, qui a toujours fortement soutenu le développement de l’industrie nucléaire, est en train de revoir la politique énergétique du pays. Le plan actuel n’est pas réaliste et le premier ministre s’est engagé récemment à ce le pays atteigne la neutralité carbone d’ici 2050. Hiroshi Kajiyama, le ministre de l’industrie, reconnaît qu’il n’est pas possible de faire accepter la construction de nouveaux réacteurs nucléaires au Japon. Il est déjà assez compliqué de redémarrer les réacteurs existants. Rappelons que seuls 9 réacteurs ont été remis en service depuis 2011 et qu’un seul est en activité actuellement. Il espère cependant regagner la confiance de la population d’ici 10 ans. Comment ? Il ne le dit pas.

Le groupe d’experts qui participe à la revue des dépenses de l’Etat a demandé la remise en question d’un contrat avec Orano pour le retraitement de 111 tonnes de combustibles usés du réacteur expérimental Fugen, mis à l’arrêt définitif. La compagnie française avait annoncé ce contrat en 2018. Mais, il serait ambigu sur le coût et sur le devenir du plutonium extrait. Il doit donc être renégocié voire annulé. Le ministre de la réforme administrative, Tarô Kôno, ne sait pas si le plutonium sera renvoyé au Japon ou si la France l’achète, ou le garde.