Quel avenir pour les zones dites de “retour difficile” ?

En 2012, le gouvernement a redessiné les territoires évacués en trois zones en fonction du débit de dose ambiant. Pour la partie la plus contaminée, là où l’exposition externe peut dépasser 50 mSv par an, classée en zone de “retour difficile”, le gouvernement avait annoncé qu’il n’y aurait pas de retour possible avant cinq années. Quel avenir pour ces territoires après 2017 ?

Une consultation des élus locaux va avoir lieu pour définir les parties à décontaminer en priorité, sachant que par endroits, le débit de dose est encore bien trop élevé. Le but est de réduire la zone dite de “retour difficile”, pas de l’éliminer. Il y a, en particulier, les 16 km2 prévus pour le centre d’entreposage des déchets radioactifs tout autour de la centrale de Fukushima daï-ichi où le retour ne sera pas possible avant des décennies.

Pour le moment, aucune décontamination n’a eu lieu dans cette zone de retour difficile, mis à part quelques chantiers test à l’automne 2013 où le débit de dose moyen est passé de 18,7 microsieverts par heure à 6,44. C’est encore trop élevé pour pouvoir lever l’ordre d’évacuer. Mais en décembre 2015, il était de 3,52 microsievert par heure.

Cette absence de décision pour ces territoires les plus contaminés est préjudiciable aux anciens résidents qui ne savent pas quel sera leur avenir. C’est le cas, par exemple, pour le district de Nagadoro dans la commune d’Iitaté où il y avait 270 habitants avant la catastrophe. Selon le Maïnichi, lors d’une réunion qui a eu lieu en novembre 2014, les habitants n’ont pas réussi à s’entendre. Une enquête effectuée en 2014 par l’agence de reconstruction a montré que seulement 13% d’entre eux souhaitaient rentrer, contre 29,4% pour le village entier, et 50,7% ont dit ne pas vouloir rentrer, contre 26,5% pour le village. Les habitants qui veulent rentrer souhaitent le déclassement de la zone de retour difficile alors que ceux qui ne le veulent pas craignent que ce déclassement entraîne une moins bonne prise en charge. L’indemnisation a déjà été versée et ne va pas être reprise. En revanche, la couverture sociale a diminué là où l’ordre d’évacuer a été levé.