En mars dernier, deux pères avaient parlé anonymement aux médias à propos du cancer de la thyroïde d’un de leurs enfants et avaient fondé une association de soutien : 311 Thyroid Cancer Family Group. Après l’Asahi, le Japan Times leur consacre un article.
Un des pères a raconté que sa fille, adolescente, a eu la voix modifiée par l’intervention chirurgicale et qu’elle est dépressive depuis. Mais le plus dur à supporter pour ces familles est le silence qui leur est imposé à propos de cette maladie alors qu’elles doivent faire face à de nombreuses questions sans réponse et tabous. Si les cancers sont liés à la catastrophe nucléaire, la famille pourrait être stigmatisée, mais aussi toute la région. La famille n’a dit à personne que leur fille eu un cancer de la thyroïde. Si la découverte précoce des cancers est due au dépistage systématique, comme le prétendent les autorités, était-ce nécessaire de retirer partiellement la thyroïde ? Le cancer papillaire, le plus diagnostiqué, est connu pour avoir une évolution très lente. Une surveillance aurait peut-être été préférable. Dans tous les cas, c’est terrible pour les familles.
Un médecin explique qu’elles sont complètement perdues lors de l’annonce et qu’elles culpabilisent. Ont-elle failli dans la protection de leur enfant ? Ont-elles pris la bonne décision quant au traitement ? Y aura-t-il une rechute, même après une intervention chirurgicale ?
A noter que l’International Society for Environmental Epidemiology a écrit aux autorités japonaises à propos de l’augmentation du nombre de cancers de la thyroïde chez les enfants à Fukushima. Voir la lettre en anglais qui se réfère à l’étude du Prof. Tsuda et al. que nous avons mentionnée. Il y est mentionné le grand intérêt de cette société pour l’étude en question qui appelle à la poursuite du dépistage systématique. Elle propose aussi ses services, mais il est peu probable que le gouvernement japonais y réponde positivement.
Voir aussi les explications du Prof. Tsuda que nous avions traduites en français.