Il y a deux centrales de Higashidôri dans la province d’Aomori, qui sont adjacentes : une avec un réacteur à l’arrêt et un autre en projet. L’autre est un projet de TEPCo, avec deux réacteurs. La construction du premier a débuté en janvier 2011 et est suspendue depuis mars 2011. Malgré les problèmes techniques et financiers, ces deux compagnies n’ont pas renoncé à leurs projets.
Comme TEPCo n’a plus les moyens de payer la construction d’un nouveau réacteur nucléaire, elle veut s’associer à quatre autres compagnies pour relancer le projet, qui sont Tôhoku Electric, Kansaï Electric, Chûbu Electric et Japan Atomic Power Co.. Ce n’est pas pour tout de suite : il faut s’entendre et obtenir l’accord de l’autorité de sûreté nucléaire et des élus locaux.
Si Tôhoku a déposé une demande d’autorisation de redémarrage pour l’unique réacteur de Higashidôri en juin 2014, elle n’a toujours pas obtenu de feu vert de la part de l’Autorité de Régulation Nucléaire. Il s’agit pourtant d’un réacteur très récent, puisqu’il a été mis en service en 2005. Outre des problèmes liés aux câbles électriques, le site est exposé nombreux risques naturels. Il y a, notamment, plusieurs failles sismiques. Bien entendu, l’exploitant a conclu qu’elles n’étaient pas actives. La NRA n’est pas d’accord et a estimé, en décembre 2014, qu’une des failles pourrait être active. Cet avis a été confirmé un an plus tard.
Des chercheurs ont découvert des traces de tsunamis anciens à 10 et 15 m, d’altitude sur une colline située à une dizaine de kilomètres de la centrale nucléaire. Tôhoku Electric a estimé que la hauteur maximale serait de 11,7 m et rehausse la digue jusqu’à 16 m.
Cette centrale est aussi exposée au risque volcanique. Enfin, en cas d’accident grave, il faudrait plus de deux jours pour évacuer toute la population avoisinante dans un rayon de 30 km, selon une étude.
Il est donc surprenant que ce site intéresse tant l’industrie nucléaire japonaise. Le gouvernement, actionnaire principal de TEPCo, verrait pourtant ce projet d’un bon œil. Et les autres compagnies espèrent ainsi maintenir des compétences dans la construction de réacteurs nucléaires.