Un stagiaire vietnamien envoyé sur des chantiers de décontamination sans information sur les risques liés aux radiations

Le Japon a mis en place un système de formation pour des étrangers dans les entreprises japonaises afin qu’ils acquièrent des compétences utiles pour leur pays d’origine. Un jeune Vietnamien de 24 ans, venu au Japon pour bénéficier de ce programme dans une entreprise de construction dit avoir été envoyé sur des chantiers de décontamination et de démolition en zone évacuée sans être informé des risques liés aux radiations. Il est défendu par le syndicat Zentoïtsu et par une association d’aide aux migrants (Solidarity Network with Migrants Japan, SMJ).

Après son arrivée en septembre 2015, il aurait été envoyé à Kôriyama plus d’une douzaine de fois entre octobre 2015 et mars 2016 pour décontaminer des zones résidentielles. Il aurait ensuite été envoyé à Kawamata, commune alors évacuées, sur des chantiers de démolition. Il a quitté la compagnie en novembre 2017, par crainte pour sa santé. Le syndicat l’aide dans ses démarches pour obtenir une prime de risque et son salaire jusqu’à la fin de son contrat. Selon le syndicat, il était payé 140 000 yens (environ 1 000 euros) par mois alors que les Japonais faisant un travail similaire auraient gagné environ 3 fois plus avec les primes de risque.

Un stagiaire n’aurait pas dû être envoyé sur un chantier à risque sans son consentement. La compagnie doit soumettre un plan de formation au ministère de la justice avant d’accepter un stagiaire. Les autorités vérifient si ce travail correspond bien au programme soumis, car il n’est pas interdit d’envoyer un stagiaire sur un chantier de décontamination. On peut se demander en quoi une formation à la décontamination peut être utile au stagiaire une fois de retour dans son pays. Pour en savoir plus, voir le Japan Times.

La compagnie, basée à Morioka, a déclaré au Maïnichi avoir informé le stagiaire, lors de l’interview au Vietnam, qu’il pouvait être amené à travailler sur des chantiers de décontamination et qu’il avait bénéficié d’une formation comme ses collègues japonais avant d’entrer sur le chantier. La compagnie reconnaît qu’il n’y avait pas d’interprète lors de cette formation.

Suite à cette affaire, les autorités ont décidé d’interdire les stagiaires étrangers sur les chantiers de décontamination dans les zones touchées par les retombées radioactives. Les compagnies qui participent à ce programme de formation devront signer un engagement en ce sens.