En juillet 2019, l’ACRO alertait sur la contamination en tritium de l’eau du robinet de plus de 6 millions de d’habitants de la métropole, dont environ 4 millions rien qu’en Ile de France. En cas d’accident grave sur une des centrales nucléaires sur la Seine, la Vienne ou la Loire, il n’y aura pas que le tritium rejeté et ce sont des millions de personnes qui risquent d’être privées d’eau potable. L’ACRO demandait que la pollution radioactive soit prise en compte dans les plans « ORSEC eau potable » qui doivent être établis pour le 31 décembre 2020 au plus tard et qu’ils fassent l’objet d’une consultation du public.
En début d’année 2020, l’ACRO a publié une étude montrant qu’en Ukraine, l’eau potable de 8 millions d’habitants est toujours polluée par les retombées radioactives de la catastrophe en Tchernobyl, qui a eu lieu en 1986. En cas d’accident en France, les conséquences risquent d’être tout aussi durables. Il est donc important de s’y préparer.
Dans un courrier daté du 18 juin 2020 adressé au président de l’Autorité de sûreté nucléaire, le Premier ministre donne un nouveau cadre au comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation d’urgence radiologique (Codirpa) mis en place en juin 2005. Durant la période 2020-2024, le Codirpa devra notamment prendre en compte « un rejet de substances radioactives dans les milieux aquatiques, qu’ils soient marins, lacustres ou fluviaux ». C’est une belle victoire pour l’ACRO !
En revanche, rien ne semble avoir avancé du côté des plans « Orsec eau potable » alors que l’échéance approche !
Le courrier du premier ministre demande aussi une révision du plan national de réponse à une accident radiologique ou nucléaire majeur. Espérons que la société civile sera associée et consultée cette fois-ci, conformément aux recommandations internationales qui sont ignorées par les autorités qui ne retiennent que ce qui les arrange.