Zones évacuées : faible taux de retour prévu

Selon l’Asahi, l’Agence de la reconstruction a sondé les habitants des territoires évacués de la province de Fukushima entre août et octobre 2014. 7 000 foyers de Namié, 2 400 de Futaba, 4 000 d’Ôkuma et 5 600 de Tomioka ont été interrogés. Le taux de réponses a été entre 51 et 60%. Il apparaît que seulement 19,4% des habitants de Namié originaires d’une zone où l’ordre d’évacuer va être levé, car l’exposition externe y est inférieure à 20 mSv par an, veulent rentrer. C’est 14,7% dans la même zone à Tomioka.

Pour les zones de « non-résidence », où l’exposition externe, avant les travaux de décontamination, est comprise entre 20 et 50 mSv par an, ces pourcentages descendent à 16,6% pour Namié et 11,1% pour Tomioka. Enfin, pour les zones classées en « retour difficile » car l’exposition externe avant décontamination y est supérieure à 50 mSv par an, 17,5% des personnes concernées à Namié espèrent pouvoir rentrer un jour. C’est 11,8% pour Tomioka.

A Ôkuma, 32,4% des habitants de la zone de « non-résidence » veulent rentrer. C’est une des communes où est installée à centrale de Fukushima daï-ichi. Mais il n’y a que 3% des habitants d’Ôkuma qui sont originaires de cette zone. Les autres viennent de zones de « retour difficile » pour lesquelles personne ne sait quand un retour sera possible. d’autant plus que la centrale reste menaçante à proximité. Faire revenir les populations n’est sûrement pas très avisé.

Il faut donc s’adapter. Avant la catastrophe, il y avait 5 lycées dans les 8 communes du district de Futaba avec 1 500 élèves. Les cours continuent dans les zones évacuées, mais il n’y avait plus que 337 élèves inscrits en mai 2014, juste après la rentrée scolaire. Un nouveau lycée va ouvrir à Hirono à la rentrée prochaine, en avril 2015, à la place des 5 lycées abandonnés qui fermeront officiellement en avril 2017. Il y aura un pensionnat car les enfants vivent loin du futur lycée.

L’Asahi publie aussi le témoignage de Munéo Kanno, agriculteur d’Iitaté-mura, qui lui veut rentrer. Il raconte la souffrance d’avoir perdu sa terre et est forment impliqué dans une association qui milite pour réhabiliter le village. Sa famille a été séparée : son fils et ses petits enfants sont partis vivre plus loin.

Il explique que les sacs de déchets issus de la décontamination couvrent environ un tiers de la surface agricole du village qui fait 800 hectares en tout. Son association de 270 membres, dont la plupart viennent de Tôkyô, teste de nouvelles méthodes de décontamination. Elle a aussi planté du riz à titre expérimental qui s’est révélé avoir une contamination inférieure à 25 Bq/kg en césium. Il a donc pu être consommé.