Un groupe de 175 personnes déplacées par la catastrophe nucléaire de Fukushima ont porté plainte contre TEPCo et le gouvernement pour être mieux indemnisées. 125 sont reçu l’ordre d’évacuer et 50 sont des “auto-évacués”. Elles résident toutes dans la province de Kanagawa et réclament 20 millions de yens chacune (160 000€) pour le stress et 350 000 yens par mois (2 800€) en plus des indemnisations déjà reçues. Cela fait un total de 5,4 milliards de yens (43,2 millions d’euros).
Le juge du tribunal du district de Yokohama a demandé à TEPCo et au gouvernement de verser 419,6 millions de yens (3,4 millions d’euros) en tout à 152 plaignants.
Un des points que la justice a analysés était de savoir si TEPCo et les autorités auraient pu anticiper la catastrophe afin de l’éviter. Elle a estimé que le tsunami qui a déclenché l’accident nucléaire aurait pu être prédit dès 2009. La fusion des cœurs et les explosions hydrogène qui s’en sont suivies auraient pu être évitées si les générateurs diesel de secours avaient été placés en hauteur. Ils ont été noyés par le tsunami. Il aurait été possible de mettre en œuvre une telle mesure préventive avant le tsunami de 2011.
En ce qui concerne le gouvernement, le tribunal a ordonné le versement d’une indemnité aux victimes pour avoir violé leur droit à une vie paisible : il aurait pu ordonner à l’entreprise de renforcer la sûreté de ses installations, mais il ne l’a pas fait. Il est donc coupable de ne pas avoir exercé son devoir de régulation.
Les plaignants ont salué cette décision de justice et regrettent que le gouvernement se comporte comme si la catastrophe était terminée. L’Autorité de Régulation Nucléaire regrette de n’avoir pas été comprise par le tribunal… Quant à TEPCo, elle va étudier le jugement avant de se prononcer.
C’est la huitième fois que TEPCo est condamnée à mieux indemniser les victimes et le gouvernement, la cinquième fois. Une trentaine de procès sont en cours eu Japon à propos des indemnisations, impliquant plus de 10 000 personnes.