Selon le rapporteur spécial de l’ONU, le Japon doit stopper le retour des enfants et jeunes femmes dans les territoires contaminés

Baskut Tuncak, rapporteur spécial de l’ONU pour les substances dangereuses et les déchets, a présenté son rapport devant l’assemblée générale à New York. Dans son adresse, il évoque notamment le cas des personnes déplacées de Fukushima contraintes de retourner dans des zones que le gouvernement n’aurait pas considérées comme sûres avant la catastrophe. En effet, la dose limite acceptable a été relevée de 1 à 20 mSv/an, avec des conséquences potentiellement graves pour les jeunes enfants retournant ou naissant dans les zones contaminées. 

Dans un communiqué de presse, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), basé à Genève, a choisi de mettre en avant la situation au Japon, dans les territoires contaminés par la catastrophe nucléaire de Fukushima. Le rapporteur y déplore que le Japon n’ait pas tenu compte des précédentes recommandations de l’ONU. Et de rappeler ses recommandations de 2016 qui s’intéressaient particulièrement aux enfants exposés à des substances dangereuses. C’est au Japon de prouver que sa politique dans les territoires contaminés ne viole pas la convention relative aux droits de l’enfant dont il est partie, et, en particulier, l’article 24 qui stipule que “les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible”.

Le rapporteur regrette aussi dans le communiqué, “la décision du gouvernement de lever les ordres d’évacuation et la décision des autorités préfectorales de mettre fin à l’octroi d’aides au logement [qui] font peser de fortes pressions en faveur du retour sur un grand nombre d’auto-évacués. La levée progressive des ordres d’évacuation a créé d’énormes tensions sur les personnes dont la vie a déjà été affectée par la pire catastrophe nucléaire de ce siècle. Bon nombre d’entre eux ont l’impression d’être forcés de retourner dans des zones dangereuses, y compris celles où les niveaux de rayonnement sont supérieurs à ce que le gouvernement considérait auparavant comme sûr.”

Le titre du communiqué est sans ambiguïté : le Japon doit cesser les retours à Fukushima, où la radioactivité demeure un sujet de préoccupation. Évidemment, cela n’a pas plu aux autorités japonaises qui expliquent qu’il s’agit d’un point de vue partial qui pourrait heurter les populations de Fukushima. Malheureusement, ce n’est pas la première fois que le gouvernement japonais est critiqué pour son non respect des droits humains.

Le rapporteur, qui avait déjà dénoncé les conditions de travail sur les chantiers de décontamination, regrette ne pas avoir été invité au Japon. Et, comme on peut le voir dans la liste des contributions reçues, ce pays n’a rien envoyé pour l’établissement du rapport 2018 sur l’exposition aux substances dangereuses.

Les rapports peuvent être trouvés ici en anglais.