Rejet en mer : visite de l’AIEA

Une équipe de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) est en visite au Japon pour discuter du rejet en mer de “l’eau traitée” accumulée dans des cuves. Dirigée par Lydie Evrard, qui a été commissaire de l’Autorité de sûreté nucléaire française, l’équipe doit rencontrer des officiels japonais et visiter la centrale accidentée. Selon le communiqué de presse de l’AIEA, il s’agit d’aider le Japon à respecter les normes internationales pour le rejet, sans préciser, toutefois, à quelles normes il est fait référence et “fournir aux parties prenantes nationales et internationales des informations pertinentes et complètes, en temps utile, concernant la sûreté du rejet de l’eau”. Le but ultime étant de “contribuer à la transparence et, partant, à renforcer la confiance du public dans la sûreté des rejets”. Le communiqué est rédigé dans la même langue de bois que celle utilisée par les autorités japonaises…

L’AIEA a été invitée par le Japon, qui ne prend pas de risque. Car, comme elle l’explique elle-même, elle a pour but de promouvoir le nucléaire et souffre donc des mêmes défauts que la précédente autorité de sûreté japonaise (NISA). Elle n’a jamais contredit les autorités japonaises depuis le début de la catastrophe nucléaire : le Japon avait initialement classé l’accident au niveau 5 de l’échelle INES ou évité de parler de fusion (meltdown), sans que l’AIEA ne corrige.

Une équipe composée 11 personnes représentantes de plusieurs pays, dont la Chine et la Corée qui se sont opposées au rejet en mer, devrait revenir en décembre prochain, pour évaluer le plan de rejet en mer. Elle devrait aussi faire des prélèvements et écouter les parties-prenantes afin de leur apporter une réponse scientifique.

Le mois dernier, Christophe Xerri, qui a présidé des délégations de l’AIEA à Fukushima, a reconnu que personne ne pouvait prédire la date de fin des travaux car on n’a pas la technologie pour reprendre et gérer le corium. Une évidence. Mais, il y a tellement de non-dits et de tabous, que cette “révélation” a fait l’objet d’une dépêche AP. L’avantage, c’est que l’on pourra désormais l’affirmer sans être accusé de répandre des rumeurs néfastes !