Rejet de l’eau contaminée : le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme demande au Japon de respecter ses obligations et de prendre le temps de consulter les populations

Le Japon n’a pas trouvé d’autre solution que de rejeter son stock d’eau contaminée dans l’Océan pacifique, après avoir procédé à un deuxième traitement afin d’abaisser la contamination résiduelle.TEPCo prévoit un rejet étalé sur une trentaine d’années.

Les autorités japonaises voulaient attendre la fin des Jeux olympiques de Tôkyô avant de commencer les rejets, sachant que le calendrier est serré puisqu’il n’y aura plus de place à partir de 2022. Le report des JO de l’été 2020 à l’été 2021 pour cause de pandémie de COVID-19 n’arrange pas ses affaires. Une consultation du public a eu lieu en avril-mai dernier.

Quatre experts du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), qui est la principale entité des Nations Unies en matière de droits de l’homme, viennent de rappeler à l’ordre le Japon à ce sujet. Dans un communiqué de presse, ils se disent “profondément préoccupés par les informations selon lesquelles le gouvernement japonais a accéléré son calendrier pour le rejet d’eaux usées radioactives dans l’océan sans avoir le temps ou la possibilité de mener des consultations sérieuses”. Ils demandent donc d’attendre que la crise COVID-19 soit passée pour que des consultations internationales appropriées puissent avoir lieu.

Ils ont déclaré qu’il n’était pas nécessaire de prendre des décisions hâtives car il y avait suffisamment d’espace pour installer des réservoirs de stockage supplémentaires afin d’augmenter la capacité, et la consultation publique ne devait initialement avoir lieu qu’après les Jeux olympiques de 2020. Et d’ajouter que la “COVID-19 ne doit pas être utilisé comme un tour de passe-passe pour détourner l’attention des décisions qui auront de profondes implications pour les populations et la planète pour les générations à venir”, ont déclaré les experts. “Il y aura de graves répercussions sur les moyens de subsistance des pêcheurs japonais locaux, mais aussi sur les droits de l’homme des personnes et des peuples en dehors du Japon”.

Ce n’est pas la première fois que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme critique le Japon pour sa gestion de la catastrophe de Fukushima.

Les dernières recommandations des experts japonais sur la gestion de l’eau contaminée sont ici en japonais. Rien de neuf par rapport à la dernière communication sur le sujet, ni par rapport à la communication précédente, de décembre 2019. Les autorités japonaises utilisent toujours la même stratégie : Décider – Annoncer – Défendre (DAD). Et toute critique est rabaissée au rang de rumeur néfaste…