En décembre dernier, il n’y avait toujours rien de neuf pour l’eau contaminée, malgré des annonces : le rejet dans l’océan était toujours la solution privilégiée. Fin janvier, le comité d’experts en charge du problème retenait encore deux solutions pour la forme, le rejet en mer ou dans l’atmosphère, même si cette dernière option n’est pas réaliste. Le rejet en mer est plus simple à mettre en œuvre et coûte moins cher.
Le gouvernement a présenté aux ambassades de 23 pays ou régions ses plans concernant le rejet en mer. Voir la présentation qui a été faite.
L’impact en cas de rejet en mer serait très faible : entre 0,071 et 0,81 µSv/an selon le ministère de l’industrie, en supposant que tout le stock est rejeté en un an, selon la présentation faite devant des ambassades. Peu information est donnée quant aux hypothèses retenues pour faire ces calculs de dose. Seul le tritium dans les cuves (860 TBq) a été pris en compte, alors que 75% du stock d’eau a une contamination résiduelle plus élevée que les autorisations de rejet, même après traitement. La présentation mentionne qu’un nouveau traitement est prévu. Mais aucune indication n’est donnée.
Et comme nous le signalions la dernière fois, le gouvernement japonais refuse toute mesure indépendante de l’eau qu’il souhaite rejeter dans l’océan. Malgré cela, c’est sans vergogne que les autorités mentionnent les rumeurs néfastes comme principal obstacle ! Il n’y a pas de rumeurs, seulement un défaut d’informations pertinentes.
Et dire que, selon le Maïnichi, le comité d’experts a recommandé plus de transparence : il a exigé que l’eau soit à nouveau traitée, que les niveaux résiduels de contamination soient contrôlés par une organisation tierce et que les informations soient divulguées de manière exhaustive.
Les pêcheurs sont toujours opposés à tout rejet en mer. Leurs prises autorisées ne seraient qu’à 20% des quantités pêchées avant l’accident nucléaire.
A noter que, page 14 du document de présentation, le ministère de l’industrie japonais donne les rejets en tritium de plusieurs installations de par le monde. C’est l’usine Orano de la Hague qui a les plus forts rejets en mer, avec 13 700 TBq. Pour les rejets atmosphériques, c’est la centrale de Bruce au Canada qui a la plus forte valeur, avec 1 079 TBq/an.