Quatre réacteurs ont été fortement endommagés lors de l’accident nucléaire en mars 2011 : outre les fortes secousses et l’inondation par le tsunami, les tranches 1 à 3 ont subi une fusion du cœur et les tranches 1, 3 et 4 une explosion hydrogène qui a détruit l’enveloppe du bâtiment réacteur. Le réacteur n°4 était à l’arrêt complet et il n’avait pas de combustible dans sa cuve. Les réacteurs 5 et 6 étaient en arrêt et un tiers des combustibles était déchargé. Le refroidissement de ces deux réacteurs a pu être maintenu et ils n’ont eu d’accident grave.
Les réacteurs ont une piscine de refroidissement des combustibles usés située en hauteur, et elles sont donc plus vulnérables, surtout en cas de nouvelles secousses de forte magnitude, car la structure du bâtiment a été fragilisée par les différentes agressions (séisme, tsunami et explosion). Un des enjeux est donc de les vider afin de sécuriser les réacteurs. Pour le réacteur n°4, c’est fait depuis depuis décembre 2014. Depuis, les travaux sont arrêtés car le réacteur n’est plus menaçant. Pour le réacteur n°3, c’est fait aussi depuis février 2021. Pour ces deux réacteurs, il a fallu déblayer les débris sur la partie haute du réacteur puis construire une nouvelle structure avec des équipements de manutention.
En revanche, pour les réacteurs 1 et 2, le retrait des combustibles usés n’a pas encore débuté, comme on peut le lire sur la page dédiée de TEPCo. La webcam qui pointe vers le réacteur n°1 montre que le retrait des débris n’est pas terminé. La compagnie est en train de construire une couverture pour retenir les poussières et éviter que l’eau de pluie pénètre. Le ministère de l’industrie, dans son dernier bilan, donne 2025 pour la complétion de cette couverture et fait état de débits de dose élevés dans la partie sud du bâtiment.
Quant au réacteur n°2, qui n’a pas été endommagé par une explosion hydrogène, TEPCo en est encore à définir la meilleure stratégie. Le débit de dose à l’intérieur du bâtiment rend les travaux compliqués.
L’autre défi, encore plus grand, est de retirer le corium, cet amalgame de combustibles très radioactifs et de débris fondus. C’est le plus grand défi pour le Japon car la technologie reste à inventer. Comme nous l’avons signalé dernièrement, les premiers essais viennent d’être reportés une troisième fois. Il s’agit de prélever quelques grammes alors qu’il y en a environ 880 tonnes en tout dans les trois réacteurs. En attendant, il faut toujours refroidir le corium et les combustibles usés restés dans la cuve en versant de l’eau qui se contamine et qui doit être traitée ensuite.
Pour en savoir plus, voir aussi la fresque chronologique faite par TEPCo. Il est aussi possible de “visiter” à distance le site de la centrale accidentée.