Comme les autorités ne savent pas quoi faire de l’immense quantité de déchets générés par la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima daï-ichi, il a trouvé la solution miracle : recycler les sols contaminés pour faire du terrassement sur des projets de travaux publics comme des routes, digues etc… Les experts consultés étaient réservés, mais le ministère de l’environnement continue à tenter d’obtenir la “compréhension du public”. Le seuil de libération, c’est à dire la limite en dessous de laquelle ces déchets pourront être recyclés est de 8 000 Bq/kg alors qu’elle était de 100 Bq/kg pour le césium-137 avant la catastrophe nucléaire.
Dernier argument du ministère de l’environnement : le coût. Selon le Maïnichi, qui s’est procuré des documents internes, attendre ou amener les sols à moins de 100 Bq/kg avant de les réutiliser, sachant que le césium-134 aura presque disparu, coûterait 2 912,7 milliards de yens (26 milliards d’euros) – admirez la précision de l’évaluation – alors qu’avec une limite à 8 000 Bq/kg, cela ne coûterait plus 1 345 milliards de yens (12 milliards d’euros). Et donc cette option serait “raisonnable sur les plans économique et social”. Le calcul a été fait par la Japan Atomic Energy Agency.
Dans les documents remis aux experts du groupe de travail dédié à ces déchets le 27 janvier dernier, il y a aussi le cas où la limite seraient réduite à 3 000 Bq/kg. Il en coûterait alors 2 118,5 milliards de yens (19 milliards d’euros).
Avec une option à 100 Bq/kg, 40% des sols contaminés ne pourraient pas être réutilisés, alors qu’avec 8 000 Bq/kg, ce ne serait plus que 0,2%.
Rappelons que 7,7 tonnes de déchets radioactifs ont déjà été déclassés à Chiba, avec une limite à 8 000 Bq/kg et qu’en attendant, tous ces déchets s’accumulent partout, parfois dans de mauvaises conditions, comme le montrent nos images.