La catastrophe de Fukushima aurait pu être évitée selon un sismologue

Les auditions se poursuivent au procès de trois anciens dirigeants de TEPCo. Récemment, un cadre de TEPCo avait révélé comment le vice-président avait stoppé le projet de digue. Lors de la 11ième audition qui a eu lieu le 9 mai 2018, Kunihiko Shimazaki, sismologue, est venu témoigner. Il avait participé, en 2002, à la compilation des données sismiques qui alertait sur le risque sismique de la région. Il a aussi été membre de l’autorité de régulation nucléaire, mise en place après la catastrophe, jusqu’en 2014.

En 2002, son rapport prédisait qu’un séisme de magnitude 8 accompagné d’un tsunami d’une hauteur de 10 m était possible sur une vaste zone du Nord-Est du Japon. Puis, en 2008, TEPCO avait estimé qu’une vague de tsunami de 15,7 m de haut pouvait frapper sa centrale de Fukushima daï-ichi, mais n’avait rien fait pour s’en protéger. Le gouvernement non plus, n’avait pas pris en compte cette compilation pour ses plans d’urgence.

Interrogé par le procureur, K. Shimazaki a expliqué que les experts avaient des opinions variées lors de la compilation des données, mais que la possibilité d’un séisme de grande ampleur était partagée par tous. Et d’ajouter que la catastrophe aurait donc pu être évitée si des mesures de protections avaient été prises. Mais, comme le note K. Shimazaki, cela ennuyait les exploitants nucléaires.

Le gouvernement aurait fait pression sur le groupe de travail peu avant la publication du rapport afin que l’évaluation à long terme soit présentée comme peu fiable. Le groupe aurait donc ajouté des réserves dans l’introduction sur la fiabilité du travail. K. Shimazaki aurait indiqué lors de son audition que la non prise en compte de cette évaluation a conduit à adopter des mesures de protection contre les tsunamis inappropriées. de nombreuses vies auraient pu être sauvées.