Les auditions des témoins continuent dans le procès de trois anciens dirigeants de TEPCo. Un employé vient de rapporter que Sakaé Mutô, vice-président de la compagnie a arrêté le projet de digue anti-tsunami à la centrale de Fukushima daï-ichi.
Rappel de l’épisode précédent : un rapport interne à TEPCo daté de mars 2008 avait estimé qu’un tsunami pouvait atteindre une hauteur de 15,7 m à la centrale de Fukushima daï-ichi. Les calculs étaient basés sur une mise à jour, en 2002, des prédictions gouvernementales qui aboutissaient à un séisme de magnitude 8,2 au large de Fukushima.
Le témoin, dont les propos sont rapportés par l’Asahi et le Maïnichi, faisait partie de l’équipe en charge de définir les mesures de renforcement des protections contre les séismes et tsunamis, mise en place en novembre 2007. Il rapportait directement à Sakaé Mutô à l’époque. Selon lui, le groupe était arrivé au consensus que TEPCo devait prendre en compte la réévaluation gouvernementale du risque tsunami et a chargé une filiale de faire une estimation de la vague la plus haute. La filiale a informé le groupe en mars 2008 des résultats de son évaluation : 15,7 m. Et le groupe a informé Sakaé Mutô à ce sujet en juin de cette même année.
Toujours selon le témoin, M. Mutô aurait alors demandé que l’on prépare une demande de permis de construire une digue. Puis, en juillet 2008, M. Mutô aurait informé le groupe que TEPCo ne retenait pas cette valeur de 15,7 m, sans la moindre explication. Le groupe aurait été choqué par cette décision.
Comme on le sait, la vague la plus haute du tsunami de 2001 faisait 15,5 m de haut à la centrale de Fukushima daï-ichi… Le procès continue.