Kansai Electric a fini, en décembre dernier, de charger le réacteur n°3 de sa centrale de Takahama dans la province de Fukui et vient d’informer l’Autorité de Régulation Nucléaire de son intention de commencer les opérations de redémarrage à partir de vendredi 29 janvier. Les opérations commerciales devraient démarrer un mois plus tard. Des inspections sont en cours. Cela fera 3 ans et 11 mois que ce réacteur est à l’arrêt.
Rappelons que 24 assemblages de combustible MOx, un mélange de plutonium et d’uranium appauvri, ont été chargés.
La compagnie vient de signer un accord avec la province voisine de Shiga, où il y a le lac Biwa qui alimente en eau potable 14,5 millions d’habitants. La compagnie s’engage à informer immédiatement la province des situations d’urgence et à indemniser les dommages causés par l’accident. Le premier point concernant l’information devrait être obligatoire, sans avoir besoin de signer un accord pour cela.
En revanche, la compagnie n’a pas donné suite à la revendication de Shiga d’avoir son mot à dire avant de redémarrer un réacteur. Seule la commune d’accueil, qui touche des subsides de la compagnie, a ce privilège. Cette demande est liée au fait qu’une partie de la province de Shiga est à moins de 30 km de la centrale, distance qui correspond aux nouveaux plans d’urgence au Japon. Il y a 180 000 personnes qui vivent dans ce périmètre.
La compagnie doit aussi informer la province de tout transport de combustibles ou déchets nucléaires.
Kansaï Electric va ensuite commencer à charger le réacteur n°4 de cette même centrale. Elle espère la redémarrer avant la fin février.
Cette centrale a été au cœur d’un feuilleton judiciaire. La cour de Fukui a d’abord suspendu toute opération de redémarrage, jugeant que les réacteurs n’étaient pas suffisamment sûrs. Cela avait provoqué un choc au Japon.
Après une longue procédure en appel, la justice japonaise a finalement jugé, le 24 décembre dernier, que l’avis de l’Autorité de contrôle était recevable. Mais les plaignants n’ont pas dit leur dernier mot : ils ont saisi la branche de Kanazawa de la Haute cour de Nagoya. Ce n’est pas suspensif.
Avant la catastrophe de Fukushima, le nucléaire représentait 50% de la production d’électricité de KEPCo qui souffre donc économiquement de l’arrêt complet de son parc.