Banalisation d’une partie des déchets radioactifs dus à la catastrophe

La gestion des énormes volumes de déchets radioactifs dus à la catastrophe nucléaire tourne au cauchemar pour les autorités car personne ne veut de site de stockage. Alors, une des solutions envisagées actuellement est la dispersion d’une partie de ces déchets.

Comme cela avait été envisagé en décembre dernier, une partie des déchets va être déclassée suite à la baisse naturelle de leur contamination. Rappelons que la règle fixée en août 2011 stipulait qu’en dessous d’une contamination de 8 000 Bq/kg, ils pouvaient être gérés comme des déchets ordinaires. Les autres auront besoin d’une filière spéciale avec des sites dédiés. Les nouvelles règles introduisaient un autre seuil à 100 000 Bq/kg. Il est important de noter que ce seuil de libération de 8 000 Bq/kg est beaucoup plus élevé que ce qu’il y a dans la réglementation européenne où c’est 100 Bq/kg pour chacun des césiums, soit un total de 200 Bq/kg pour les deux.

Mais la réglementation de 2011 ne prévoyait pas de déclassement de ces déchets liés à la décroissance radioactive. Le ministre de l’environnement est venu expliquer aux élus d’Ibaraki son projet de déclasser les déchets dont la contamination est passée sous le seuil de 8 000 Bq/kg afin qu’ils soient traités comme des déchets ordinaires. La province a actuellement 3 653 tonnes de déchets radioactifs répartis sur 14 communes. Selon le ministre, 70% seraient passés sous le seuil. Dans 10 ans, il ne restera que 0,6 tonnes au dessus de la limite de 8 000 Bq/kg. En attendant, ces déchets vont rester dans les 14 communes, comme envisagé récemment.

Notons qu’en décembre dernier, selon les documents officiels en japonais, le ministère hésitait entre 3 000 et 8 000 Bq/kg. Il a donc choisi la valeur la plus haute… Il envisage aussi un soutien financier pour les communes qui acceptent ces déchets déclassés. Il va aussi les aider à lutter contre les “rumeurs néfastes”. Encore elles !

Le Japon a accumulé quelques 170 000 tonnes de déchets radioactifs dus à l’accident nucléaire avec une concentration en césium radioactif supérieur à 8 000 Bq/kg. Ces déchets sont répartis dans 12 provinces :

  • Fukushima : 142 139 tonnes
  • Tochigi : 13 533 tonnes
  • Chiba : 3 690 tonnes
  • Ibaraki : 3 533 tonnes
  • Miyagi : 3 406 tonnes
  • Gunma : 1 187 tonnes
  • Niigata : 1 018 tonnes
  • Tôkyô : 982 tonnes
  • Shizuoka : 8,6 tonnes
  • Kanagawa : 2,9 tonnes
  • Yamagata : 2,7 tonnes

Environ 15% de ces déchets seraient passés sous la limite de 8 000 Bq/kg.