Face aux déchets qui s’accumulent sans solution, le gouvernement veut changer les règles

La catastrophe nucléaire a engendré de vastes quantités de déchets radioactifs auxquels il faut ajouter des volumes encore plus grands de déchets issus des chantiers de décontaminations. Nous avions récemment rapporté qu’il y a déjà plus de 9 millions de sacs répartis sur 114 700 sites provisoires à Fukushima.

La règle fixée en août 2011 stipulait que les déchets ayant une contamination en césium inférieure à 8 000 Bq/kg pouvaient être gérés comme des déchets ordinaires. Les autres auront besoin d’une filière spéciale avec des sites dédiés. Les nouvelles règles introduisaient un autre seuil à 100 000 Bq/kg. Il est important de noter que ce seuil de libération de 8 000 Bq/kg est beaucoup plus élevé que ce qu’il y a dans la réglementation européenne où c’est 100 Bq/kg pour chacun des césiums, soit un total de 200 Bq/kg pour les deux.

Mais la réglementation de 2011 ne prévoyait pas de déclassement de ces déchets liés à la décroissance radioactive. Comme le césium-134 a une demi-vie de 2 ans, il n’en reste plus qu’un quart après quatre ans. A l’époque, les autorités pensaient que le transfert vers des centres de stockage dédiés seraient rapide. Mais c’était sans compter sur l’opposition des populations riveraines.

Alors qu’il y a actuellement 166 328 tonnes de déchets radioactifs accumulés dans douze provinces (dont 138 000 tonnes à Fukushima), sans solution de stockage pour le moment, le ministère de l’environnement envisage d’en déclasser une partie car la contamination serait descendue sous le seuil de 8 000 Bq/kg, selon le Yomiuri. Selon les estimations datées de juin dernier, 3 172 tonnes pourraient être déclassées, soit plus de 10% du stock des provinces de Miyagi, Ibaraki, Tochigi, Gunma et Chiba. Pas sûr que les riverains des installations de gestion des déchets ordinaires acceptent…