Voyage de presse à Fukushima

Le directeur de l’IRSN et son équipe étaient en visite à Fukushima daï-ichi la veille, accompagné d’une armada de journalistes français. Il y a donc de nombreux articles dans la presse française aujourd’hui. Cela s’apparente à une belle opération de communication. On n’apprend pas grand chose de neuf si ce n’est que les discussions pour rejeter en mer l’eau partiellement décontaminée ne débuteront pas avant deux ou trois ans.

Voici un écho du voyage de presse au Japon qui détonne par rapport aux autres articles. Une vingtaine de journalistes français ont rencontré leurs homologues de Fukushima et il en ressort que : “Les mêmes journalistes présents à la réunion racontent comment les familles se divisent sur le fait de savoir s’il faut ou non rester au pays. Et comment, bien souvent, elles éclatent, minées par les divisions internes. Un phénomène qui semble s’être massifié. A Iitate, le maire confiait que sa ville comptait 1.700 ménages avant mars 2011. Or depuis, les séparations et les divorces se sont à ce point multipliés que le nombre de foyers fiscaux a presque doublé pour atteindre le chiffre record  de 3.000.” (Ce n’est le seul phénomène qui explique cette augmentation du nombre de foyers, comme nous l’avons déjà signalé : les familles incluaient souvent plusieurs générations qui n’ont pas pu trouver à se reloger ensemble. Le problème des divorces est cependant bien réel.)
“Ce sont encore les réfugies des zones contaminés qui, selon qu’ils appartiennent à la zone la plus proche de la centrale ou non, ont reçu des indemnités allant de un million de yens à 80.000. Ou presque rien, provoquant de fortes jalousies au sein de “la diaspora des évacués de Fukushima.”
“C’est Masaya Hayakawa, du Fukushima Minpo Newspaper, qui explique la difficulté d’informer les populations locales. […] “Tepco, dit-il, en assurant parler au nom de tous ses confrères, n’est pas pour nous un source fiable. Non pas parce qu’ils falsifient les données, mais tout simplement parce qu’ils sont dépassés, débordés, et littéralement affolés. Deux ans et neuf mois sont passés depuis l’accident, et Tepco n’est toujours pas en mesure de trier les informations qui se bousculent dans ses bureaux”.