Séparation de la production et du transport de l’électricité en 2020

Le parlement japonais vient d’adopter la loi séparant la production du transport de l’électricité. C’est la dernière étape de la libéralisation du marché de l’électricité.

Rappelons qu’actuellement dix compagnies d’électricité bénéficient de monopoles régionaux qui leur permettent de pratiquer des prix très élevés. Elles produisent, transportent et vendent le courant électrique. D’autres compagnies, souvent des filiales, produisent uniquement du courant qui est racheté par ces dix majors pour être revendu aux consommateurs.

Après la catastrophe nucléaire, le gouvernement de l’époque a décidé de revoir complètement l’organisation du secteur en introduisant une libre concurrence à l’image de la situation en Europe. La première étape du processus a vu la création, en avril dernier, d’un organisme indépendant chargé de coordonner la production d’électricité à l’échelle du pays. La deuxième étape aura lieu l’an prochain avec l’ouverture du marché à la concurrence pour les particuliers. Les gros consommateurs peuvent déjà choisir leur fournisseur. A cela, s’ajoute, une politique de rachat avantageuse de l’électricité d’origine renouvelable.

Les compagnies qui dépendent le plus du nucléaire sont les plus vulnérables car tout le parc est arrêté. Or, même à l’arrêt, les centrales nucléaires coûtent cher, alors qu’elles ne rapportent rien. Les compagnies font donc un lobbying intense pour maintenir leur position privilégiée. Elles soutiennent que le processus de libéralisation pourrait menacer la stabilité de l’offre. Le processus de libéralisation a commencé dans les années 1990 pour les gros consommateurs, mais il a fallu la catastrophe nucléaire pour qu’il soit accéléré. La nouvelle loi, cependant, contient une clause permettant au gouvernement de prendre les mesures nécessaires au regard de l’offre et de la demande au moment de la séparation de la production et de la distribution. Cela suggère que la réforme pourrait être reportée si les réacteurs nucléaires sont encore largement à l’arrêt en 2020, ce qui est fort probable.

Le marché du gaz de ville va aussi être libéralisé à partir de 2017.