Reporters sans frontières (RSF) a diffusé un communiqué de presse demandant aux autorités japonaises de laisser les journalistes enquêter librement sur Fukushima. En particulier, les journalistes, y compris les correspondants étrangers et les indépendants, doivent pouvoir aller sur le site de la centrale et accéder à toutes les données disponibles.
Selon RSF, de nombreux journalistes japonais dénoncent l’autocensure dans les grands médias – résultat selon eux des pressions du gouvernement et du lobby du nucléaire, qui souhaitent empêcher la publication d’informations donnant « une image négative du Japon » ou pouvant nuire à la préparation des Jeux Olympiques 2020, qui auront lieu à Tokyo cet été. Et de citer un journaliste de télévision qui travaillait pour un programme d’information célèbre – souhaitant rester anonyme – qui se souvient de « fortes pressions exercées par le gouvernement et les annonceurs », visant à dissuader son équipe d’enquêter sur les effets à long terme des substances radioactives émises par la centrale. « Nous avons eu connaissance d’appels téléphoniques venant du cabinet du Premier ministre Shinzo Abe, demandant à la direction de mettre au placard certains journalistes. »
Le Japon se situe au 67e rang sur 180 au Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2019.
RSF estime que « le gouvernement japonais ne peut pas faire l’économie de la transparence, alors qu’il encourage les habitants évacués à se réinstaller dans la zone contaminée. »