Quel avenir pour le pacte américano-japonais concernant le combustible nucléaire ?

Le Japon a signé en 1988 avec les Etats-Unis un accord bilatéral l’autorisant à enrichir son propre uranium et à extraire le plutonium des combustibles usés afin d’en faire du combustible MOx. Cet accord arrive à échéance en juillet 2018 et le Japon a échoué à mettre en place ce qui est généralement qualifié de cycle nucléaire, même s’il n’y a pas de cycle : l’usine d’extraction du plutonium, dite de retraitement, n’a jamais démarré et le surgénérateur Monju a été arrêté définitivement. Et comme le parc nucléaire est quasiment à l’arrêt, les perspectives de consommer le plutonium accumulé sont très réduites. Comme le plutonium est une matière proliférante, son accumulation pause des problèmes.

Mais le Japon s’acharne, malgré les déboires. Il espère une reconduction tacite de l’accord avec les Etats-Unis sans limite dans le temps et ne veut pas négocié un nouveau traité.

Par ailleurs, alors que le second round de négociations en faveur de l’abolition des armes nucléaires vient de reprendre à l’ONU, le Japon, qui bénéficie du parapluie nucléaire américain, boycotte les pourparlers. En décembre dernier, quand 113 pays ont adopté une résolution appelant au début de ces négociations, le Japon avait voté contre, comme 34 autres pays, dont les puissances nucléaires comme la France.

Le Japon a toujours eu une attitude ambiguë sur ce sujet. D’un côté, comme étant le seul pays à avoir été bombardé par cette arme, il s’affiche comme partisan de son abolition, mais, d’un autre côté, c’est un pays du seuil qui veut développer toute la technologie nécessaire pour pouvoir fabriquer rapidement des armes nucléaires en cas de conflit.