Pas de retour dans les zones les plus contaminées

Le premier ministre a accepté le plan élaboré par les membres de la coalition au pouvoir à propos du non retour des populations originaires des zones les plus contaminées, où l’exposition externe peut dépasser les 50 mSv/an. Il a aussi acccepté la prise en charge d’une partie des coûts par l’Etat, et donc le contribuable. Le ministre de l’environnement, Nobuteru Ishihara, fils de l’ancien gouverneur ultra-conservateur de Tôkyô, n’est pas d’accord avec ce deuxième point. Pour lui, c’est à TEPCo de payer la majeure partie des conséquences de la catastrophe, au nom du principe pollueur-payeur.
Quant aux principaux intéressés par le non-retour, ils regrettent que les politiciens leur aient donnés de faux espoirs. On aurait dû leur dire depuis longtemps qu’il y a des zones où les habitants ne rentreront jamais. C’était évident depuis le début.
C’est le cas, en particulier pour 96% du village d’Ôkuma. Que va-t-il devenir ? Les habitants vont-ils se disperser ? Un nouveau village va-t-il être créé ailleurs ? Les autorités n’ont aucune réponse à proposer.
Le gouvernement veut autoriser le retour là où la dose annuelle est inférieure à 20 mSv comme pour les évacuations, mais c’est trop. Qu’en est-il pour ceux qui sont originaires d’une zone où il y a entre 20 et 50 mSv/an ? Et pour ceux à qui il sera proposé de rentrer, ce sera un dosimètre par personne pour limiter la dose par rapport aux estimations faites à partir de la contamination ambiante. Mais comment mettre cela en pratique ? Avec quelle limite ? Les individus qui dépassent les doses seront punis ? Réévacués ?
81 000 personnes sont concernées par cette politique de retour et non-retour. Il n’est pas acceptable que le gouvernement se défausse sur les populations pour assurer leur propre sécurité sans leur permettre de donner leur avis. Il y a toujours 280 000 évacués en tout, suite aux trois catastrophes. Ils étaient 470 000 en 2011.