Après avoir levé les ordres d’évacuer dans toutes les zones évacuées à l’exception de celles classées en zone de retour difficile, le gouvernement veut aller de l’avant et décontaminer des centres dans les communes concernées afin de permettre le retour des populations, et aussi, d’un point de vue purement idéologique, ne pas perdre de commune. Il s’agira d’un habitat concentré dans un oasis décontaminé.
Les ordres d’évacuer de ces centres devraient être levés en 2022 – 2023 et les autorités ont fixé des taux de retour ambitieux pour 5 années plus tard : 2 000 personnes à Futaba et 2 600 à Ôkuma, qui sont quasiment entièrement classées en zone de retour difficile. En 2015, il y avait encore plus de 10 000 habitants enregistrés à Ôkuma, répartis sur tout le territoire national. Pour Namié, dont une grande partie du territoire est concernés, le nombre de retours attendus est de 1 500. Pour Tomioka, où les ordres d’évacuer ont déjà été levés sur une partie de la commune, c’est 1 600. Pour les districts d’Iitaté et de Katsurao concernés, les autorités attendent respectivement 180 et 80 personnes.
Le Maïnichi a interrogé 59 chefs de district concernés et 45 ont répondu. 80% d’entre eux pensent que ces chiffres sont irréalistes. Parmi les raisons invoquées : les personnes déplacées ont refait leur vie ailleurs ou la crainte de la radioactivité. Les plus optimistes comptent sur l’arrivée de nouveaux habitants venant travailler à la centrale accidentée.
Dans les zones où l’ordre d’évacuer a été levé, le taux de retour moyen est de l’ordre de 20%, avec de fortes disparités.